Pour l’auteur, mesurer les conséquences
Dans ce contexte, l’association France Victimes 16 et le Service pénitentiaire d’insertion et de probation recherchent des victimes de toutes sortes d’infractions pour participer à ces temps d’échanges de justice réparatrice. « Nous avons fait une première expérience avant le covid. Une rencontre avec quatre condamnés et quatre victimes de violences conjugales », se souvient Isabelle Decosterd, directrice de France Victimes 16. « Les retours ont été positifs. » Le Covid est là mais depuis plusieurs mois, trois avocats de l’association sont en formation à l’ENAP : l’établissement national de l’administration pénitentiaire d’Agen. Ainsi que sept conseillers en insertion et probation du SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation) d’Angoulême.
Le protocole de justice réparatrice est très structuré. Dans un premier temps, condamnés et victimes doivent participer à trois entretiens individuels avec le binôme formé par un conseiller pénitentiaire et un avocat de France Victimes. Viennent ensuite les réunions de groupe. Entre trois et cinq condamnés d’un côté. Trois et cinq victimes de l’autre. Autour d’elle, le médiateur s’associe à des personnes de la société civile.
Cinq périodes d’échange ont lieu à une semaine d’intervalle. L’intérêt pour un condamné « est de mesurer les conséquences de ses actes au-delà de l’aspect matériel », précise Isabelle Decosterd. « Faire prendre conscience de ce que l’autre a vécu », ajoute sa collègue juriste Laurine Garnaud. Pour un condamné, la participation à ces réunions ne peut donner lieu à une réduction de peine. « Il n’y a pas de récompense pour un bon comportement », constate Michel Flauder, directeur adjoint du SPIP d’Angoulême. Pour la victime, c’est l’occasion de se reconstruire, « de se faire entendre. Parfois, au procès, c’est compliqué», raconte Isabelle Decosterd. « L’idée est d’apprendre à vivre avec et à comprendre ce que l’autre a pour répondre à nos questions. Et dites-vous que parfois il n’y a pas d’explication rationnelle. » Jusqu’en février, France Victimes et SPIP collecteront les dossiers. L’idée est alors de rencontrer du monde et d’organiser des rencontres avant la fin de l’été. « Nous ne voulons pas faire attendre les gens », conclut Isabelle Decosterd. Pour participer, vous devez appeler France Victimes 16 au 05 45 92 89 40.
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