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La Coordination rurale poursuit sa mobilisation, la préfecture lance un ultimatum

« Si nous n’avons pas de réponses du gouvernement, nous nous attaquerons aux biens des députés, des ministres et des sénateurs. » Ce jeudi 21 novembre 2024 marquait la troisième journée de mobilisation des agriculteurs de la Coordination rurale (CR) des Landes.

Après une saisine en préfecture, le CR 40, renforcé par ses confrères du Lot-et-Garonne, bloque depuis le mercredi 20 novembre 2024 les Scalandes, la plateforme logistique du groupe Leclerc, à Mont-de-Marsan, qui centralise les transports. produits de plusieurs milliers de fournisseurs et magasins de fournitures dans cinq départements notamment.

Radis italiens

Depuis ce même site, bon nombre de manifestants ont rejoint les pompiers situés à côté, où un feu a été rallumé. Quelques échanges de paroles, quelques atermoiements, pour finalement décider de créer une barrière filtrante sur la départementale 932 juste après le rond-point. Objectif : contrôler les camions et l’origine des marchandises transportées. « Arrêtez celui-là », dit Nicolas à ses confrères agriculteurs. Le camionneur espagnol coopère et indique qu’il vient de charger « des viscères de poisson destinés à l’Espagne ».


Les tracteurs ne sont pas passés inaperçus sur le périphérique de Mont-de-Marsan.

Philippe Salvat / SO


Opération de contrôle des poids lourds sur le périphérique de Mont-de-Marsan : découverte et confiscation de radis italiens.

Philippe Salvat / SO

Après plus de quarante-cinq minutes de fouille dans tous les camions, les agriculteurs n’ont finalement trouvé que deux caisses de radis en provenance d’Italie. «Je pense que beaucoup de camions ont emprunté un autre itinéraire», raconte Nicolas, ouvrier agricole à Escource. Néanmoins, “hier, on a contrôlé le foie gras étiqueté bulgare, on l’a jeté au feu”, explique Patrick Franken, premier vice-président de la Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne.

Déchets à la place Saint-Louis

De retour au camp pour le déjeuner, plus d’une dizaine d’agriculteurs se sont rendus en début d’après-midi avenue de Chourié avec l’intention de déverser paille, pneus et autres déchets devant la maison. l’Office Français de la Biodiversité. Mais leur projet a avorté suite aux indications d’un riverain : l’établissement public a « déménagé ».


Manifestation paysanne – Dépôt de déchets devant la DDETSPP par la Coordination Rurale.

Philippe Salvat / SO

En toute agitation, les agriculteurs ont regagné leurs tracteurs et se sont dirigés vers le boulevard d’Alingsas. Sans vraiment suivre une feuille de route, ils agissent « au coup par coup ». « Nous sommes à bout, nous sommes venus donner un coup de main aux agriculteurs landais et maintenant, ce sera à eux aussi de se montrer », raconte un membre du CR 47.

La nuit est sur le point de tomber. Les agriculteurs se rendent place Saint-Louis, à l’ouest de la ville, et déposent divers déchets devant l’entrée de la Direction départementale de l’emploi, du travail, de la solidarité et de la protection de la population, cassant au passage la pancarte. verre de ce service de l’État.

Un ultimatum de la préfecture

La veille, d’autres déchets avaient été déversés devant la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) et de la Mutuelle sociale agricole, organisme dont les murs étaient également tagués. Dans un communiqué, la préfète Françoise Tahéri a indiqué qu’elle « a fermement condamné les dégâts commis » et a annoncé qu’elle allait « porter plainte contre la Coordination rurale ».

Interrogé sur le sujet, Patrick Franken a réagi : « Dans toute manifestation, il y a des dommages collatéraux. Je considère que le départ d’un incendie à la DDTM – nous ne sommes pas dans l’enceinte – fait partie des actions syndicales qui peuvent parfois déborder, car les agriculteurs sont exaspérés. Malgré nos protestations à l’échelle nationale l’hiver dernier, les autorités restent sourdes à nos revendications. Il faut qu’ils s’attendent à ce genre d’excès parce que nous en avons marre. C’est comme ça, il y a un incendie qui a été maîtrisé, il n’y a pas eu de mort, il n’y a pas eu d’attaque de la police, cela n’est jamais arrivé à la maison. Nous savons comment nous comporter. On ne peut pas tout contrôler, il y a forcément de la colère qui transparaît et c’est arrivé comme ça. »

Concernant la poursuite du mouvement, les troupes de la Coordination Rurale annoncent vouloir poursuivre leur blocus de Scalandes pour une durée indéterminée. Mais la situation pourrait se dénouer ce vendredi 22 novembre, puisque la patience des services de l’Etat semble avoir atteint ses limites. Ce jeudi soir, la préfecture leur a lancé un ultimatum : elle leur a donné jusqu’à vendredi soir pour quitter les lieux.


Ambiance au rond-point du SDIS avec manifestants et policiers.

Philippe Salvat / SO


Patrick Franken est le vice-président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne.

Philippe Salvat / SO


Agriculteurs devant l’ancienne maison de l’Office français de la biodiversité (OFP).

Philippe Salvat / SO

 
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