Suite aux mobilisations agricoles de janvier 2024, le Premier ministre et le gouvernement ont déployé un projet de simplification structuré autour de 70 engagements. En complément de cette action nationale, sous la conduite conjointe du préfet du Finistère et du président de la Chambre d’agriculture du Finistère, des rencontres régulières ont eu lieu entre les services de l’État et les organisations professionnelles agricoles du Finistère dès le 1est Février 2024.
Parmi les attentes fortes exprimées, la simplification constitue un enjeu essentiel dans les discussions avec l’administration. Aussi, le 1est Mars 2024, un protocole méthodologique départemental des travaux de simplification en matière agricole, co-signé entre le Préfet et le Président de la Chambre d’agriculture, a lancé la mise en place de 6 groupes de travail : contrôles des exploitations agricoles ; environnement ; social, travail et fiscalité ; ICPE et implantation/terrain.
Ces groupes de travail se sont concentrés en priorité sur les mesures pour lesquelles il existe des marges de manœuvre départementales ou régionales avec un calendrier de mise en œuvre (court, moyen, long terme). Dès lors, les mesures concrètes suivantes ont émergé pour améliorer le quotidien des agriculteurs :
1. Converger vers un contrôle unique dans les exploitations :
La mise en place du contrôle unique, mesure déjà bien avancée dans le département du Finistère, a été renforcée par la circulaire du Premier ministre du 28 octobre. Ainsi, afin de réduire la charge et la fréquence des contrôles et d’en limiter la pression, le contrôle unique – c’est-à-dire le principe d’un passage maximum par an et par opération – est largement à l’œuvre (meilleure coordination entre organismes de contrôle pour éviter des contrôles multiples par un même opérateur). La réflexion se poursuit sur la prise en compte des contrôles pour les nouveaux colons.
2. Facilitation des démarches ICPE
Installation Classée pour l’Environnement agricole:
A cet effet, fruits du travail mené dans ces groupes partenariaux, des documents ont été élaborés ;
– l’aide à la prise en compte, à la lumière de la jurisprudence, des problématiques des bassins versants à algues vertes ;
– une aide à la décision sur la procédure correspondant au type de dossier à introduire ;
– une aide à la complétude des dossiers, afin de réduire les délais de traitement.
Sans renoncer aux exigences réglementaires ni aux principes jurisprudentiels établis par le juge administratif, ces documents clarifieront les procédures, réduiront les délais de traitement et assureront la sécurité du demandeur ainsi que de la décision administrative.
3. Mieux gérer la présence du loup :
La présence de loups dans le Finistère est documentée depuis mai 2022. Le nombre de signalements de dégâts sur des animaux domestiques est en augmentation : 8 en 2022, 60 en 2023 et 80 en 2024 (jusqu’au 13 novembre).
Ainsi, sur proposition de la Chambre d’agriculture, les membres du comité loup ont exprimé le souhait que des analyses génétiques soient déployées sur des échantillons de salive prélevés sur des proies, de nature à améliorer les connaissances sur les fronts de la colonisation. A titre expérimental, cette technique sera développée dans le Finistère, dans le but d’obtenir une identification génétique du ou des individus présents et d’analyser leur(s) comportement(s).
4. Mieux gérer la population de sangliers :
Face à la forte croissance de la population de sangliers dans le Finistère et aux menaces qui en résultent, de nouvelles dispositions ont été ouvertes pour réglementer cette espèce. Ainsi, outre la chasse, qui reste le principal levier de régulation des populations de sangliers, le piégeage des sangliers est possible dans toutes les communes. Elle peut être réalisée avec des pièges sélectifs tels que des pièges à cage, des pièges à enclos, des dispositifs à filet tombant. Les trappeurs agréés formés à cet effet (formation spécifique déjà par la Fédération des Chasseurs) et titulaires d’un permis de chasse en cours de validité pourront le mettre en œuvre sur autorisation délivrée par la DDTM.
direction départementale des territoires et de la mer.
5. Mettre en place un guichet unique d’information sur les haies :
La réglementation concernant les couvertures est déclinée en 5 codes légaux. Les démarches sont prises en charge par différents services, hébergés par des administrations aussi diverses que celles chargées de l’agriculture, de la santé ou des monuments historiques, mais aussi par des services implantés dans les collectivités.
Le DDTM
direction départementale des territoires et de la mer accueillera un guichet unique des haies accessible à tous les citoyens, y compris les agriculteurs. Cette fenêtre traitera les demandes entrant dans le cadre de la DDTM
direction départementale des territoires et de la mer et informera le pétitionnaire des autres réglementations applicables et du service à contacter afin d’éviter des demandes multiples.
Ce guichet unique de la haie sera opérationnel en 2025.
6. Promouvoir l’emploi de la main d’œuvre saisonnière :
Impulsée par la Préfecture, une meilleure connaissance a été renforcée entre la DDETS, les organisations professionnelles agricoles, la MSA
Mutualité sociale agricole et la plateforme interrégionale de l’Etat compétente pour le traitement des demandes d’autorisation de travail pour l’emploi de travailleurs étrangers. Un employeur de travail saisonnier voit ses démarches simplifiées par :
- La possibilité, depuis le 1est Mars 2024, pour recruter un travailleur étranger hors Union européenne sans opposition de la situation de l’emploi.
-
Le TESA simplifié (Travailleurs Saisonniers Étrangers en Agriculture titulaires d’un titre l’autorisant à travailler sur le territoire) qui facilite les démarches de recrutement sur la base de CDD de courte durée (3 mois maximum), ainsi que les démarches fiscales et sociales inhérentes . Ce système est particulièrement utilisé dans le Finistère, notamment dans le secteur maraîcher.
Parallèlement, les besoins en logement des travailleurs saisonniers font l’objet d’une attention conjointe des employeurs, des collectivités et de l’État. Une telle démarche est par exemple soutenue par le SICA, pour les salariés d’origine étrangère. Aussi, toutes les options et solutions émergeant des acteurs et des territoires sont examinées et soutenues.
Les services de l’Etat et la Chambre d’Agriculture continueront à travailler des partenaires pour être proactifs afin de faciliter l’exercice quotidien du métier d’exploitant agricole.
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