Ce lundi 18 novembre 2024 était un jour décisif pour l’avenir de trois communes de Gâtine, Allonne, Secondigny et Vernoux-en-Gâtine, qui devaient simultanément, à 20 heures précises, délibérer pour valider ou non le projet d’un nouveau commune regroupant près de trois mille habitants. Mais l’initiative s’est heurtée aux voix des élus vernois : dix ont voté contre la fusion, deux seulement pour. Dans le même temps, Allonne approuve le projet à l’unanimité lorsque Secondigny, après un vote secret, dit oui avec onze voix sur dix-sept.
Une « lueur d’espoir » pour continuer ensemble
A la mairie de Secondigny quelques minutes après la séance, les élus, rejoints par leurs homologues d’Allonne, ont subi le coup. A tel point qu’Emmanuel Allard, maire d’Allonne et l’un des plus investis dans ce projet de fusion, s’est senti mal avant de reprendre ses esprits. « On est forcément déçu : il y a des gens qui sont attachés au clocher et à l’image de leur commune et qui n’ont pas vu au-delà.assurait-il quelques minutes plus tôt. Peut-être aurions-nous dû mieux préparer et présenter ce projet, mais de tout ce travail, il n’est ressorti que des choses positives. Nous voulons continuer ensemble avec Secondigny : s’il y a une possibilité, nous l’exploiterons. » Porté par “une petite lueur d’espoir”les deux maires ont contacté les services préfectoraux mardi matin pour discuter de cette option. « Les délais sont très courts mais si nous pouvons relancer le mécanisme ensemble, nous le ferons »» prolonge Jany Péronnet, la conseillère de Secondigny. Car si le projet n’aboutit pas le 1est Janvier 2025, il faudra ensuite attendre, au moins, 2027 en raison des élections municipales de 2026.
“On a travaillé un an et demi pour rien”
« Nous craignions le résultatcontinues Jany Péronnet. Tout était préparé, c’est dommage. Ils avaient peur que Secondigny n’avale tout. » “Il vaut mieux ne pas le faire si nous ne pouvons pas nous entendre.”a estimé Joëlle Franchineau, élue dans Secondigny, qui a tenu à “respecter le choix” élus de la commune voisine. « J’ai l’impression d’être un échec, il n’y avait pas assez de dynamique. » “On a travaillé un an et demi pour rien”murmure Liliane Le Roux, députée, en sortant de la salle du conseil.
Un retour de bâton pour Secondigny ? Pas tellement selon le maire. « Nous avons tellement de projets en coursassures Jany Péronnet. La Mam (accueil pour assistantes maternelles) devrait ouvrir au plus tard en juillet 2025. Derrière le terrain de football, il y a aussi Petites Villes de Demain et le grand sujet du complexe sportif. » Sur ce dernier point accéléré par la construction du futur collège, une nouvelle ébauche sera prochainement présentée aux parties prenantes.
Le nom de Secondigny-en-Gâtine avait-il du poids ?
Au lendemain du vote, la maire de Vernoux-en-Gâtine, Véronique Sabiron, n’a pas souhaité s’étendre sur le sujet. Cependant, elle confie qu’elle est “déçu” en pensant que « Le nom choisi a peut-être fait la différence ». Secondigny-en-Gâtine a été favorisée par les votes des élus des trois communes. D’autres élus de Vernoux, comme le député Jean-Louis Maury qui n’avait tout simplement pas “Sans commentaires” faire, ils ne voulaient pas non plus s’exprimer. Pour rappel, le conseil municipal d’Azay-sur-Thouet s’est également retiré du projet de nouvelle commune en avril dernier.