– /AFP
Photo d’illustration du ministère de l’Économie et des Finances, à Paris.
POLITIQUE – La crise du Covid-19 avait son Conseil scientifique, celui du déficit aura aussi sa propre cellule. Un comité de neuf experts économiques a été installé ce jeudi 14 novembre par le gouvernement afin d’améliorer les modèles de prévision macroéconomique et la gestion des finances publiques, après un dérapage imprévu du déficit public français en 2024, pour la deuxième année consécutive.
À des fins temporaires, ce « comité scientifique » formulera des recommandations en vue de la présentation, vers la mi-décembre, d’un plan d’action par les ministres de l’Économie, Antoine Armand, et du Budget, Laurent Saint-Martin, ont indiqué leurs cabinets.
«Deux axes principaux» sera abordé, selon le cabinet d’Antoine Armand : « comment améliorer la qualité des prévisions macroéconomiques dans un contexte économique assez évolutif (…) ; et comment améliorer le suivi des évolutions budgétaires et la transparence de ce suivi au cours de l’année »notamment avec le Parlement.
Initialement prévu à 4,4% du PIB, le déficit public devrait finalement atteindre 6,1% en 2024, en raison notamment de recettes bien inférieures aux prévisions, alors que la prévision de croissance avait été abaissée de 1,4% à 1,1%. Le déficit était déjà passé de 4,9% à 5,5% en 2023 pour la même raison.
Ces écarts, préjudiciables à la crédibilité de la France dans la zone euro, dont elle est l’une des moins performantes, soulèvent des questions sur la fiabilité des prévisions gouvernementales. Au point de faire dire à Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes et président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), que « Notre machine à prévoir les revenus est en partie en panne ». Ce dernier avait proposé début novembre de confier les prévisions à « une institution indépendante » comme le HCFP.
Le Maire sur le gril parlementaire
Au Parlement, deux initiatives ont été lancées pour comprendre les raisons du fiasco. Le premier au Sénat, sous la forme d’une mission d’information sur les dérapages publics et le second à l’Assemblée avec le lancement le 5 décembre d’une commission d’enquête, conduite par la Commission des Finances. L’ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire est particulièrement sollicité et sera entendu le 12 décembre par les députés. Déjà entendu par le Sénat début novembre, il a refusé tout mea culpa, évoquant « une grave erreur technique dans l’évaluation des recettes.
Le « comité scientifique » est composé d’experts « totalement indépendant »selon Bercy : Jean-Luc Tavernier (directeur général de l’INSEE), François Ecalle (président du site spécialisé Fipeco), Olivier Garnier (directeur chargé des statistiques, des études économiques et des relations internationales à la Banque de France), Xavier Ragot ( président de l’OFCE), Ludovic Subran (économiste en chef du groupe Allianz), Camille Landais (présidente déléguée du CAE et professeur d’économie à la LSE), Valérie Plagnol (présidente du Cercle des épargneurs et commissaire à la CRE), Laurent Bach (professeur de finance à l’Essec et membre de l’IPP) et Xavier Jaravel (professeur d’économie à la LSE).
S’il peut y avoir « points à améliorer » sur certains processus, “En aucun cas (les ministres) ne remettent en cause la qualité technique des équipes de Bercy”a assuré le ministère de l’Économie.
Voir aussi sur Le HuffPost :
La lecture de ce contenu peut entraîner le dépôt de cookies par l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte tenu des choix que vous avez exprimés concernant le dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies « Contenu tiers » en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Lire la vidéo
Related News :