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Message vocal accablant, drogue, ancien chasseur alpin suspect… ce que l’on sait de l’enquête pour retrouver Fadela

l’essentiel
Une semaine après la disparition de Fadela près de Biert, en Ariège, la police a intensifié ses recherches autour du lieu de la rave party. Le corps du quinquagénaire n’a pas été retrouvé, mais on en sait plus sur les charges retenues contre le suspect.

Les gendarmes de la section de recherche de Toulouse ont investi le lieu-dit La Croue, en Ariège, mercredi 13 novembre à 15 heures. Hélicoptère, unité scientifique… Les enquêteurs ont déployé de gros moyens pour tenter de retrouver le corps de Fadela, porté disparu dans la région de Massat ( Ariège) depuis plus d’une semaine.

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Ainsi, suite aux perquisitions de ce week-end, les recherches ont été recentrées autour du lieu de la rave party. « Nous n’avons pas abandonné les recherches. Nous sommes juste en train de déterminer un nouveau point de départ pour être plus efficace », confesse un gendarme présent sur place. Ces mots seront les seuls que prononceront les hommes en bleu. Muets, ils agissent dans le secret d’une commission rogatoire. Après avoir sillonné les airs pendant une vingtaine de minutes, l’hélicoptère de la gendarmerie a fait demi-tour.

L’hélicoptère de la gendarmerie lors des recherches.
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Une fois de plus, le bruit des branches caressées par le vent et le coassement des corbeaux reprennent possession des lieux. Vers 16 heures, une des voitures de police a emboîté le pas. Finalement, la police a tout saisi chez François P. pour analyser et retrouver d’éventuelles traces d’ADN et de sang. Selon nos informations, les enquêteurs ont également demandé à l’épicerie Massat de leur fournir des enregistrements de vidéosurveillance du 2 novembre.

Il vivait en reclus sur le site

Verres renversés et bouteilles jonchant le sol témoignent encore de ces deux jours de fête qui auraient servi de décor à cette inquiétante disparition. C’est sur ce terrain que François P., accusé d’être responsable de la disparition du quinquagénaire castrais, vivait reclus dans l’une des caravanes qui pullulent sur le site.

L’une de ces caravanes semble être la résidence du suspect.
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Situé à quelques kilomètres du plateau de Guirel, il faut emprunter un sentier boueux et escarpé, qui serpente la montagne pour y accéder. Dès les premiers mètres de marche, épaves de voitures et caravanes abandonnées donnent le ton. Au bout d’une quinzaine de minutes, une clôture de fortune, censée empêcher les chevaux de s’échapper, barre l’accès à la propriété privée.

Derrière, trois voitures garées, un tracteur envahi par les ronces et une moto Yamaha Virago qui appartiendrait au suspect font office de comité d’accueil. D’ailleurs, alors qu’ils inspectaient les lieux, les gendarmes ont mitraillé le deux-roues avec des photos. Quelques mètres plus loin, deux chevaux blancs paissent paisiblement en regardant le ballet des gendarmes.

Une décharge à ciel ouvert

Sur le site de la rave party, entre les voitures en panne, les caravanes dont on ne sait pas si elles sont habitées ou abandonnées, les chaises renversées et les détritus, on a presque l’impression d’être dans une décharge à ciel ouvert. À l’écart des caravanes, une cabane portant l’inscription « WC » et un potager entretenu indiquent que le lieu est habité. Un décor qui pourrait servir de lieu de tournage à un film post-apocalyptique digne de « The Walking Dead ».

Des accidents de voitures sur le site.
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La seule preuve de civilisation est une table de ping-pong presque neuve et une grange reconvertie au milieu, agrémentée d’un panneau solaire. À l’intérieur, le mobilier laisse penser qu’il sert de pièce commune aux résidents du site ou à ceux de passage. Mais il est impossible d’y accéder pour le moment. Sur la porte d’entrée, on peut lire « homicide » sur un carton marron, scotché de ruban adhésif rouge floqué du nom de la gendarmerie. Placée sous scellés, les enquêteurs estiment que cette grange pourrait être le théâtre du crime.

Mais qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?

Selon nos informations, c’est un message vocal qui a mis les gendarmes sur les traces de l’ancien chasseur alpin. Fadela aurait déclenché son téléphone, appelant un parent lors d’une vive dispute avec le suspect. L’échange a donc été entièrement enregistré et il est actuellement entre les mains de la juge d’instruction toulousaine en charge du dossier, Inès Gharbi. Autre élément porté à l’attention des gendarmes et de la justice : un témoin aurait vu Fadela et François P. se disputer. Les deux n’étaient pas amants, mais « se connaissaient depuis environ deux ans », nous dit-on.

Entrée dans une propriété privée.
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François, cet homme inconnu de la justice pour des délits graves, semble marginalisé. Il ne serait cependant pas isolé. Il a un fils de 16 ans, scolarisé à Saint-Girons et séparé de sa mère. L’accusé aurait également participé à la fameuse rave party, au cours de laquelle de nombreuses drogues de synthèse circulaient. L’a-t-il consommé, comme Fadela ? Est-ce une des explications possibles d’un éventuel acte homicide ? L’enquête devra le déterminer. A ce stade, l’ancien militaire, défendu lors de la garde à vue par Me Guy Dedieu, nie toujours avoir tué le quinquagénaire.

 
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