Devenir soignant peut avoir un impact négatif sur le bien-être, selon une étude de l’Université de Zurich publiée mercredi. L’équipe de recherche a analysé les données de plus de 28 000 soignants aux Pays-Bas, en Allemagne et en Australie. Leur conclusion : la diminution du bien-être est particulièrement évidente à long terme et chez les femmes.
Anxiété croissante, sentiment d’isolement, baisse de la satisfaction de vivre et détérioration de la santé émotionnelle : telles sont les conséquences souvent ressenties par les soignants au fil des années, quelles que soient les tâches accomplies.
Ces effets négatifs touchent particulièrement les femmes, comme l’explique Michael Krämer, psychologue et co-auteur de l’étude. “Nous avons observé que les femmes étaient plus touchées que les hommes, et que la diminution de leur bien-être durait plus longtemps”, explique-t-il jeudi dans La Matinale.
Appel à ouvrir le débat politique
Mais comment expliquer un tel écart ? Selon les scientifiques, les femmes consacrent plus de temps à prendre soin de leurs proches, ce qui les expose à un stress quotidien accru. Elles semblent également plus impliquées émotionnellement, tandis que les hommes, qui y consacrent généralement moins de temps, en subissent moins les conséquences.
L’étude met également en évidence un lien direct entre le temps consacré chaque jour aux soins et la baisse du bien-être des soignants : plus l’engagement est intense, plus les répercussions sont importantes.
Face à ces constats, l’équipe de recherche appelle à ouvrir un débat politique pour élaborer des solutions pour mieux accompagner les soignants.
Sujet radio : Camille Degott
Texte Web : hkr
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