François Villeroy de Galhau a appelé l’Europe à « se ressaisir » et à mettre un terme à « l’autoflagellation ». Dans le cas contraire, il estime que l’UE pourrait se retrouver « en marge du match économique mondial ».
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a appelé ce mercredi les Européens à s’unir après l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, notamment de la France et de l’Allemagne, au risque sinon de rester “en marge des négociations”. le match économique mondial ».
“L’Europe doit se réveiller”, a déclaré François Villeroy de Galhau sur France Inter. “C’était vrai avant l’élection de Donald Trump, mais c’est encore plus vrai aujourd’hui”, a-t-il ajouté. « Si je devais résumer la feuille de route européenne, je dirais d’abord que l’Europe doit se relever. Et arrêtons l’autoflagellation », a poursuivi le gouverneur.
« Nous avons des atouts en Europe. (…) L’Europe doit aussi s’unir » et « se renforcer », a-t-il développé, citant les recommandations du récent rapport de l’ancien chef du gouvernement italien Mario Draghi : « avoir davantage un marché unique, mobiliser notre épargne et simplifier » aussi normes nombreuses et « trop compliquées ». “En revanche, si nous sommes séparés, et notamment la France et l’Allemagne, cela veut dire que nous resterons en marge du match économique mondial”, a prévenu François Villeroy de Galhau.
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« De fortes incertitudes chez les entrepreneurs »
Concernant l’économie française, le gouverneur de la Banque de France a estimé que « le paysage n’est ni noir ni uniformément rose », soulignant que « l’économie confirme mois après mois une certaine résilience ». Il a cependant fait état de « fortes incertitudes chez les entrepreneurs autour du débat budgétaire et fiscal en France, puis maintenant de la future politique américaine ».
Alors que de grands secteurs industriels, comme l’automobile ou la chimie, annoncent de nombreuses suppressions d’emplois, François Villeroy de Galhau n’exprime pas d’inquiétude significative pour le marché du travail. Il prédit “une légère hausse du chômage” en raison du ralentissement économique, autour de 7,5% ou 8%, avant une baisse “vers 7% (…) probablement autour du tournant de 2025-2026”. Il a souligné que l’économie française avait créé quelque 2 millions d’emplois au cours des dix dernières années.
Sur le front des prix, a-t-il estimé, “l’inflation restera modérée” – elle était de 1,2% en octobre en France sur un an, selon les chiffres provisoires de l’Insee. “Cela signifie également que les prix augmentent désormais moins vite que les salaires et que nous, à la Banque centrale (européenne, NDLR), pourrons baisser les taux d’intérêt”, a-t-il déclaré. La décision sera prise par le Conseil des gouverneurs de la BCE, qui doit se réunir le 12 décembre, après trois baisses de taux décidées depuis juin.
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