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Le nombre de décès dépassera le nombre de naissances au Québec d’ici 2027, selon l’Institut de la statistique du Québec

Le nombre de décès dépassera celui des naissances au Québec à partir de 2027, selon la mise à jour démographique de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) publiée lundi. Malgré cela, les besoins en nouveaux logements continueront de croître par centaines de milliers au cours des prochaines décennies en raison de l’immigration accrue et d’une population québécoise qui pourrait atteindre 10 millions dans 20 ans.

Comme dans plusieurs pays occidentaux, l’accroissement naturel de la population du Québec plafonnera d’ici trois ans, estime l’ISQ. Il est déjà négatif depuis plusieurs années au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, en Mauricie et plus récemment au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Avec plus de décès que de naissances, l’augmentation de la population reposera alors exclusivement sur l’immigration partout au Québec.

Depuis la dernière mise à jour globale de l’ISQ il y a cinq ans, l’incertitude autour de ses courbes démographiques n’a cessé de croître, observe Le Devoir le statisticien Frédéric Fleury-Payeur. L’hypothèse est passée de 55 000 à 65 000 nouveaux arrivants qui s’installent au Québec chaque année. « Ce n’est pas une recommandation. C’est notre interprétation du contexte actuel. Et cela nous montre où cela nous mène », explique-t-il. ” […] En ayant encore moins d’enfants par femme et en ayant une immigration légèrement inférieure, la population du Québec pourrait diminuer. C’est tout à fait plausible. »

La « régionalisation de l’immigration » est un des autres changements de direction entre les deux récentes études de l’ISQ, celle de 2019 et celle de 2024. L’explosion des travailleurs temporaires aux quatre coins du Québec a modifié les perspectives.

La région métropolitaine de Québec gagne à cet égard. L’ISQ estime maintenant que d’ici 2041, la grande région de la Capitale-Nationale connaîtra une croissance de 17 % de plus que prévu, soit 149 000 nouveaux habitants.

En revanche, l’île de Montréal attire de moins en moins d’immigrants et devrait connaître une augmentation beaucoup plus faible que prévu. La région de recensement de Montréal est la seule à avoir subi une révision à la baisse (– 3 %, – 161 000 habitants).

Future explosion de la demande de « logements collectifs »

Le vieillissement de la population a franchi une étape importante cette année. La cohorte des plus de 65 ans dépasse désormais celle des 0-19 ans.

Dans le sillage de ce vieillissement collectif, le nombre de seniors de plus de 85 ans devrait tripler d’ici quelques décennies. L’ISQ prévoit qu’ils passeront de 209 000 à 583 000 entre 2021 et 2071. La majeure partie de cette augmentation sera observable d’ici 2039.

Être centenaire deviendra de plus en plus courant. Il devrait y avoir environ 18 500 Québécois âgés de plus de 100 ans en 2071, comparativement à environ 2 300 en 2021.

Pour accueillir toutes ces personnes, les « logements collectifs » deviendront indispensables. L’ISQ prévoit que 177 100 nouvelles personnes auront besoin d’être hébergées en RPA et en CHSLD d’ici 2051.

Pour accueillir tous les nouveaux Québécois, le logement privé n’est pas en reste. Le nombre de ménages privés au Québec pourrait passer de 3,8 millions en 2021 à 4,7 millions en 2071, soit une augmentation de plus de 940 000 ménages.

Ces perspectives de croissance démographique étaient auparavant réalisées tous les cinq ans par l’ISQ. L’institut prévoit désormais de mettre à jour ses projections chaque année. « L’avenir démographique du Québec est, plus que jamais, en constante redéfinition », explique le statisticien en chef, Simon Bergeron, dans son rapport.

Ce rapport est soutenu par l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

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