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Ce que l’OCDE recommande au Maroc

BBien que résolument engagé dans une dynamique de réformes économiques, le Maroc fait face à un problème persistant : le chômage des jeunes. Ce dernier a atteint un niveau inquiétant, avec un taux qui oscille autour de 30,3% pour les 15-24 ans, selon les dernières données de l’OCDE. Un chiffre bien supérieur à la moyenne nationale, illustrant la difficulté des jeunes à s’insérer sur le marché du travail. Ce phénomène est accentué par des faiblesses structurelles du système éducatif et un marché du travail encore trop rigide. Dans son rapport 2024, l’OCDE propose plusieurs solutions concrètes pour inverser cette tendance et assurer un avenir meilleur à la jeunesse marocaine.

Le rapport de l’OCDE souligne que près de 26,6% des jeunes marocains sont classés NEET (ni en emploi, ni en éducation, ni en formation), soit l’un des pourcentages les plus élevés de la région MENA. Cela reflète les failles du système éducatif, qui n’équipe pas suffisamment les jeunes des compétences recherchées par les employeurs. En effet, 12% des élèves du secondaire quittent l’école sans qualification, alors que les résultats des tests PISA 2022 placent le Maroc parmi les derniers rangs en mathématiques, en lecture et en sciences.

Renforcer les politiques actives du marché du travail

Pour remédier à cette situation, l’OCDE recommande une meilleure coordination et un meilleur ciblage des politiques actives du marché du travail, actuellement fragmentées. Par exemple, le programme Awrach, qui a créé 250 000 emplois temporaires depuis son lancement, montre que ces dispositifs sont utiles, mais insuffisants au regard des 1,1 million de jeunes en recherche active d’emploi.

L’Anapec (Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences) ne touche que 10% des jeunes chômeurs, ce qui est bien en deçà des taux observés dans d’autres pays. L’OCDE propose d’améliorer l’accès à l’Anapec et de mettre en place des programmes plus inclusifs et structurés. Le rapport souligne également la nécessité de mieux aligner le système éducatif marocain sur les besoins du marché du travail. Actuellement, le taux d’achèvement du secondaire reste faible, et seulement 27% des élèves maîtrisent les bases de la lecture, des mathématiques et des sciences à l’âge de 15 ans.

Parallèlement, l’OCDE souligne l’importance de renforcer la formation professionnelle pour répondre aux besoins des secteurs en croissance, comme l’aéronautique et l’automobile. Le plan de formation de l’OFPPT (Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail), qui a formé plus de 400 000 jeunes en 2023, doit être davantage axé sur les secteurs en croissance. Réduire les rigidités du marché du travail Le marché du travail marocain reste rigide, avec une protection excessive des contrats à durée indéterminée et des contrats temporaires, qui représentent déjà 21% des emplois. Cela décourage les entreprises de recruter et encourage le développement de l’économie informelle, où plus de 67% des emplois sont classés comme informels.

L’OCDE recommande d’assouplir les règles d’embauche, ainsi que de mieux protéger les travailleurs pour favoriser l’emploi formel. Au final, les réformes proposées par l’OCDE offrent une feuille de route claire pour le Maroc. Si elles sont mises en œuvre, elles pourraient réduire considérablement le chômage des jeunes, améliorer l’efficacité du marché du travail et relancer l’économie. L’avenir du Maroc réside dans sa jeunesse, et des actions ciblées doivent être menées pour assurer son intégration dans la dynamique économique du pays, afin d’éviter que la frustration et le manque de perspectives ne conduisent à des dérives tragiques, comme ce fut le cas ce week-end à Fnideq, avec des tentatives massives d’immigration clandestine vers l’Espagne.

 
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