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Ducarme, Hedebouw, De Smet… veulent mettre les choses au clair chez Audi

«Il a fallu une dizaine de jours pour convaincre, voire contraindre, la direction à recevoir le parlement. Le parlement national est une représentation nationale, on ne lui claque pas la porte au nez comme ça.“, insiste Denis Ducarme, député MR et président de la commission des Affaires sociales de la Chambre.

«Il a fallu un certain temps pour y arriver. Je pense qu’Audi ne voulait pas le faire parce qu’ils avaient peur de la publicité négative, mais Audi est responsable de cette publicité négative. Quand on veut fermer le site pour s’installer au Mexique, il y a évidemment des réactions, quel que soit le parti. De gauche comme de droite. Surtout quand il y a eu autant d’aides publiques.“, poursuit-il.

Gregory Dascotte, secrétaire permanent de la FGTB, en a profité pour dire que «C’est Robert D’Amico (PTB), président de la commission de l’économie de la Chambre, qui a forcé la direction à recevoir la délégation. Ils courent après, chez les libéraux… »

« Nous avons une équipe de direction qui joue le rôle d’éternels pleurnicheurs. Et avec la note De Wever-Bouchez, le pire est à craindre »

«C’est l’argent du contribuable, il faut que ça change. Il faut rester compétitif dans les pratiques du marché. L’Europe doit se protéger davantage du dumping social et salarial par rapport aux multinationales. Ces entreprises déménagent comme on déménage nos logements étudiants. Ce n’est pas bien. Si on accepte les aides, il faut rester et stabiliser l’emploi. On peut discuter de ces questions de manière transpartisane.», poursuit néanmoins Denis Ducarme.

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« Les politiciens traditionnels ont tendance à se soumettre aux multinationales… »

Du côté du PTB, Raoul Hedebouw et Nabil Boukili sont également venus sur le chantier et discutent avec les ouvriers. « C’est toujours la même histoire : il y a beaucoup de subventions données aux grands groupes, avec un million d’heures de formation ici chez Audi, puis on ferme… Il est temps que l’Europe prenne les choses en main »« Nous sommes très inquiets de la fermeture du site d’Audi, mais nous ne sommes pas prêts à nous inquiéter », commence le président du PTB, qui soutient également, comme la quasi-totalité des députés présents que nous avons interrogés, que les conditions négociées pour les salariés d’Audi doivent aussi s’appliquer à la douzaine de sous-traitants qui n’ont qu’Audi comme client et aux 1 500 salariés qui dépendent directement d’eux. Eux qui viennent grossir les rangs des 2 900 postes directs menacés par la fermeture du site d’Audi. Selon Raoul Hedebouw, la loi Renault peut être modifiée assez rapidement. Rappelons que le travail a repris mardi sur le site, au lendemain de la manifestation nationale du 16 septembre.

Une délégation parlementaire fédérale est venue discuter avec la direction d’Audi ce mercredi après-midi. Sur la photo, Raoul Hedebouw, président du PTB. ©Antonin Marsac

«Mais il faut une volonté politique pour que ce soit voté. Or, les politiciens traditionnels ont tendance à s’incliner devant les multinationales… Mais on peut changer les choses.“, dit-il. Et les prochaines élections risquent-elles de bloquer les discussions ?”Au contraire, les élections locales encouragent les négociations car elles obligent les politiques à écouter les travailleurs. Mais il faudra voir plus tard« , avance-t-il, avec un regard critique sur les partis libéraux, sans les nommer.

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« Il est profondément anormal qu’Audi reçoive des millions d’euros d’aides sans aucune compensation. La Belgique a peut-être été trop naïve »

Du côté du Défi, l’ancien président François De Smet est également présent. « Il faut aider les travailleurs des trois régions concernées. C’est une tragédie nationale. Et il ne faut pas oublier les sous-traitants, qui sont essentiels à l’économie belge. Je pense qu’un avenir industriel en Europe est possible et la Belgique a des atouts, comme le site de Forest. Mais il faut agir vite, alors que deux gouvernements sont aux affaires courantes. Mais pour cela, il faut que les petits jeux politiques cessent.” dit-il. « Il est profondément anormal qu’Audi reçoive des millions d’euros d’aides sans aucune compensation. Et il n’y a aucun retour sur investissement. La Belgique a peut-être été trop naïve »” conclut-il.

Une délégation parlementaire fédérale est venue discuter avec la direction d’Audi ce mercredi après-midi. ©Antonin Marsac

Pour Grégory Dascotte, de la FGTB, la visite de la délégation est une bonne chose, mais il reste lucide.La priorité est de changer cette loi Renault. Les élections font que les politiques y prêtent attention, mais on craint qu’après le 13 octobre, on ne les revoie plus. D’ailleurs, le MR n’a toujours pas compris qu’il ne s’agit pas seulement de coûts salariaux. Les frais de personnel ne représentent que 8% du prix de revient de la voiture. C’est un chiffre vérifié. Or Volkswagen joue un jeu néfaste, en faisant payer plus cher les pièces détachées à Audi Forest et en transférant ainsi les bénéfices à la maison mère en Allemagne.« , et rendre le site belge moins intéressant, explique-t-il.

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«C’est dommage. Ils gagnent de l’argent sur notre dos, nous coûtons 6 à 7 euros de moins par heure que les employés d’Audi. (qui gagnent environ 21 euros bruts de l’heure en début de carrière, NDLR) et nous ne pouvons pas profiter d’un plan social. Tout le monde doit être traité de la même manière“, conclut Saïd Benali, délégué FGTB présent ce mercredi.

 
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