À l’assemblée, le retour sans effet de Manuel Valls

À l’assemblée, le retour sans effet de Manuel Valls
À l’assemblée, le retour sans effet de Manuel Valls

C’est un profil bas, studieux mais sans éblouir, que Manuel Valls est retourné au palais du Bourbon cette semaine. L’ex-ministre des primaires peut savourer l’adoption mercredi presque à l’unanimité de son projet de loi sur Mayotte, dans une assemblée qui l’a jusqu’à présent sauvée.

La dernière fois que Manuel Valls a parlé dans l’hémicycle, il était adjoint. C’était le 2 octobre 2018 et il a dit au revoir à la politique française, laissant son siège social à se présenter à la mairie de Barcelone.

Dans les portées, les panneaux de «bons débitage» ont été branchés par des députés rebelles, en tant que pot de départ pour cet ancien Premier ministre socialiste, passés sous le macroniste et détesté par la gauche.

Il a suivi une longue traversée du désert, a commencé par sa défaite dans les terres catalanes, et qui a continué avec l’échec amer de sa réélection en tant que député aux élections législatives françaises de 2022.

Lundi, Manuel Valls a fait son retour dans l’arène de l’Assemblée, dans le costume du ministre de l’outre-mer, qui est venu défendre le premier texte du gouvernement de François Bayrou.

– «indifférent» –

À cette occasion, les députés ont «découvert» un «nouveau Manuel Valls», loin des déclarations à «The Cookie Cutter», à la «personnalité de division» et aux «positions tranchées», à laquelle la classe politique a été utilisée à, selon plusieurs élus interrogés par l’AFP.

Lors de l’examen de ce texte adopté presque à l’unanimité mercredi, «j’ai découvert un ministre extrêmement fort et technique, paisible et pédagogue, très attentif aux parlementaires, à gauche et à droite», observe le député macroniste Pierre Cazeneuve.

«Ceux qui ont une inimitié politique historique envers lui doivent être ennuyés face à la qualité qu’il montre depuis quelques jours», pense-t-il.

Au sein du groupe socialiste, peu de députés acceptent de commenter les débuts de Manuel Valls avec une face ouverte.

Leur chef, Boris Vallaud, dit qu’il est «indifférent» à ce retour, la «trahison» de M. Valls étant vieux.

Manuel Valls a passé dix ans sur les bancs des socialistes, en tant que député d’Essonne, jusqu’en 2012, avant de devenir ministre alors le Premier ministre de François Hollande (qui est maintenant en tant que député de l’opposition devant lui). Il a rejoint les macronistes après sa défaite en primaire socialiste début 2017.

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“Cela me fait mal de le dire, mais Valls, c’est bien”, a déclaré un député socialiste à l’AFP.

Même le député rebelle Aurélie a trouvé, qui préside la Comité des affaires économiques, où le texte de Mayotte a été examiné pour la première fois, concède aux lèvres: «Il faisait plutôt partie d’une approche constructive» jusqu’à présent.

Son collègue Aurélien Tache, le trouve «particulièrement sage», disant qu’il était surpris de trouver un «ministre presque effacé», qui «fuit les questions», au lieu de «combattre et de lever le gant» lorsqu’il est attaqué.

– «Sortez du bois» –

À droite, un député est surpris qu’il n’était «pas plus abusé» par la gauche. Au cours de la session de questions du gouvernement, où les ministres sont régulièrement chahutés, Manuel Valls a été plutôt épargné mardi.

Il a répondu à un député rebelle sur la crise de l’eau en retrouvailles. «La situation est si difficile en ce moment dans les territoires d’outre-mer» que personne ne «ne peut se permettre de bouder» ou d’avoir des «humeurs» au motif que c’est Manuel Valls, note la socialiste adjointe Philippe Naillet.

D’autant plus qu’à l’étranger, la nomination de cet ancien Premier ministre, troisième du grade de protocole, a été assez bien accueillie.

“Avoir quelqu’un de calibre de Manuel Valls est ce que les Ultramarines attendent”, selon le président du Conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, qui salue «sa disponibilité» dans les échanges, mais espère plus sur le plan d’action.

Il est attendu avec impatience sur la prochaine loi de Mayotte annoncée pour mars, où la lutte contre l’immigration devrait constituer une «composante primordiale», selon ses mots.

«En mars, lorsque toutes les propositions les plus nauséabondes arriveront des bancs à droite de l’hémicycle, il ne pourra plus se cacher», pense le député rebelle aurélien tachée. «Manuel Valls devra sortir du bois».

Bur-Caz-TBM-AB-CMA / SL / JMT / JP

 
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