elle a laissé son bébé de 14 mois seul toute la nuit

elle a laissé son bébé de 14 mois seul toute la nuit
elle a laissé son bébé de 14 mois seul toute la nuit

La vice-procureure qui plaide pour le procureur de la République se revoit. “J’étais de service ce soir-là, il faut se rendre compte de l’angoisse des ouvriers qui ont retrouvé, lors d’une journée portes ouvertes, un bébé de 14 mois”se souvient-elle.

Un bébé né en mars 2023, âgé d’un peu plus d’un an à l’époque et dont l’unique parent est sa mère, aujourd’hui âgée de 22 ans. Le père est mort de mort violente quelques mois auparavant. Ce jour d’avril 2024, à l’ouest de l’Indre, la jeune femme est invitée à une soirée, elle décline. Mais les deux amies qui l’ont invitée constatent, via une application, que sa localisation a changé et qu’elle n’est pas chez elle.

Les deux femmes se sont rendues chez lui, elles disent dans leur témoignage qu’elles s’inquiétaient depuis un certain temps du soin du bébé, voyant la mère présente aux fêtes. “Ils disent qu’ils ont eu un pressentiment”décrit le président du tribunal. La porte d’entrée de la maison est ouverte. Ils trouvent le bébé, seul dans sa chambre, en train de pleurer “avec la couche pleine d’urine et le matelas trempé”. La gendarmerie a été prévenue et est arrivée au logement à 2 heures du matin. La jeune femme est recherchée, son téléphone ne sonnera qu’une seule fois, elle dira qu’elle ne se souvient pas d’avoir répondu.

“Je n’ai pas réalisé la gravité de mon acte”

Ce n’est qu’à 7 heures du matin que la jeune femme découvre les appels puis rentre chez elle. Son bébé, hospitalisé pendant la nuit, fait l’objet d’une ordonnance de placement. « Ce jour-là, je l’ai changé, je l’ai fait manger, il avait des coliques. Je ne voulais pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. Je ne suis pas une mauvaise mère »dit la jeune femme. Elle a dû répondre devant le tribunal des faits de “Abandon d’enfants”.

De manière un peu automatique, elle décrit un état de détresse du moment. « Je n’ai pas eu le courage d’appeler à l’aide. » Le début du mois d’avril coïncidait avec l’anniversaire de sa compagne. Ce jour-là était exceptionnel selon elle, auparavant, elle n’était absente que depuis une heure ou deux. “J’ai laissé mon bébé seul mais juste pour aller au cimetière”explique la jeune femme. Les déclarations du procureur de la République et de M.e Tayon qui, pour l’Udaf 36, nommé administrateur ad hoc, a défendu les droits du bébé.

La jeune femme, lors de cette soirée, n’a ressenti que “le besoin d’être moi, d’oublier mes soucis”. Un désarroi entendu par le procureur de la République. “Ce qu’on vous reproche, en revanche, c’est de ne pas avoir assuré la sécurité de votre enfant”souligne le procureur adjoint. “Sur le moment, je n’avais pas pris conscience de la gravité de mon acte”répond-elle lorsque des questions se posent sur la liste des dangers auxquels le bébé est confronté. « Ce soir-là, vous n’étiez volontairement pas joignable ! » rappelle le parquet.

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“L’enfant va bien”

Le petit garçon a depuis été confié aux soins de ses grands-parents, les parents de la mère, qui sont également revenus vivre avec eux. « Aujourd’hui, ça va mieux, je peux parler de mon partenaire, ça me fait du bien. J’accepte vraiment le fait qu’il soit parti. » La jeune femme avoue sans complexe que son chemin reste long. « Aujourd’hui, je ne pourrai pas m’occuper correctement seule de mon fils. Nous réfléchissons à prolonger le stage : je dois terminer mes études, trouver un travail… », décrit ce dernier.

La situation de l’enfant est actuellement favorable à l’Udaf. « Aujourd’hui, l’enfant se porte bien et elle s’investit dans son rôle de mère. » Un tableau réjouissant concédé tant par le parquet que par la partie civile. “Mais pour être exempté de peine, il faut réparer le dommage, ce n’est pas le cas”Tayon m’a prévenu.

Des propos durs balayés par un discours convaincu de Me Guint, l’avocat du prévenu. “Il n’y a pas de séquelles, ce petit va bienelle a insisté. Ce que cette jeune femme a vécu est tout ce que nous craignons de vivre dans une seule vie. Elle avait un quotidien insupportable qui reposait sur ses deux jeunes épaules. »

Le tribunal a finalement requalifié les actes de négligence envers les enfants en soustrayant un parent à ses obligations de protection. Elle a été condamnée à suivre un cours de responsabilité parentale et à verser un euro de dommages et intérêts à son fils.

 
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