Ce vendredi, Tony Peillon, un homme de 29 ans, comparaîtra devant le tribunal d’Albi (Tarn). Six victimes témoigneront contre lui.
Ce vendredi à Albi (Tarn), un homme de 29 ans sera jugé devant le tribunal correctionnel jusqu’au 29 janvier. Tony Peillon, escroc récidiviste, est accusé de viols par cinq femmes et d’agressions sexuelles par une sixième. La quantité de faux noms qu’il engloutit, les nombreuses vies qu’il s’est inventées, de faux motard à styliste de haute couture, lui valent rapidement le surnom de « Rocancourt du Tarn » par la presse locale. », en référence à Christophe Rocancourt, célèbre pour avoir arnaqué des stars françaises et américaines.
Mais ces années de duplicité le rattrapent lorsqu’une des victimes de ses escroqueries, entendue par les enquêteurs, révèle qu’il l’a également violée. Depuis, cinq autres victimes présumées de viols ou d’agressions sexuelles ont été identifiées. Les faits auraient été commis entre fin 2015 et début 2021, à Rennes (Ille-et-Vilaine), Albi (Tarn) et Narbonne (Aude). Ces femmes “ont été trompés par les différentes histoires que M. Peillon avait inventées”Quentin Blanchet Magon, avocat des deux victimes, a déclaré à l’AFP. Il leur aurait volé de l’argent, et même un chien pour l’un d’entre eux. Puis, en plus de les avoir arnaqués, “J’en ai profité”. Tony Peillon risque jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle.
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Coucher avec les victimes
Les témoignages des victimes présumées devant les enquêteurs laissent entrevoir des situations très similaires : les accusés auraient trouvé le moyen de coucher avec elles ou dans la même chambre, invoquant par exemple l’heure tardive ou encore le fait d’être sans abri, avant de passer à l’acte. “Tous les rapports […] je me suis réveillé hébété et j’ai découvert qu’il était en train de procéder à une pénétration ou à une agression sexuelle”décrit Me Blanchet Magon. L’une des victimes indique s’être vu imposer une relation non consensuelle. Un mois plus tard, une autre se rend compte qu’elle est enceinte et doit avorter.
Face aux soupçons selon lesquels ils auraient pu être drogués, les analyses toxicologiques n’ont pas détecté de GHB, la « drogue du violeur », dans leur organisme. Tony Peillon clame son innocence. “Il ne nie pas avoir connu la plupart des victimes, d’ailleurs pour la majorité, il ne nie pas non plus l’existence de relations (sexuelles), mais qui sont consensuelles”a déclaré à l’AFP l’un de ses deux avocats, Baptiste Bourqueney. Au cours de l’enquête, le jeune homme a affirmé à plusieurs reprises que les victimes présumées, furieuses qu’il les ait trompées, s’étaient liguées contre lui pour inventer de fausses accusations. Une explication que les investigations n’ont pas pu corroborer, selon des documents judiciaires consultés par l’AFP.