Malgré les appels phares des collectivités, la voiture soleil continue d’être plébiscitée pour les déplacements du quotidien, constate l’UFC-Que Choisir, alors que les offres alternatives sont encore trop dispersées dans le département. Ou inconnu.
Carton rouge pour les transports en commun en Loire-Atlantique. Malgré les injonctions des pouvoirs publics pour réduire la part de la voiture individuelle dans les déplacements quotidiens, l’offre de mobilité alternative continue de souffrir d’un manque d’attractivité à l’échelle du département, alertent les antennes nantaise et nazaïenne UFC-Que Choisir. Selon un état des lieux des mobilités publié en décembre, l’association de défense des consommateurs constate que, dans 71% des communes de Loire-Atlantique, plus de la moitié des ménages n’ont pas accès aux transports en commun (bus, Train, bateau) dans un délai de 10 heures. minute à pied pour rentrer à la maison.
Près de 18,7 % des habitants du département se trouveraient dans une zone de mobilité blanche, une part supérieure à la moyenne nationale (17,4 %). Selon les données étudiées par l’UFC-Que Choisir, 62 % des habitants habiteraient par ailleurs à plus de 10 minutes en vélo d’une gare, faute de réseau ferré suffisamment développé. Une situation qui ne permet guère aux populations concernées – notamment en zones rurales et périurbaines – de repenser leur mobilité. Cet objectif reste donc limité à être uniquement « Pile de vœux », A moins de repenser en profondeur la politique des transports en Loire-Atlantique, indique l’association. Et pendant ce temps, la part des déplacements domicile-travail effectués en transports en commun plafonne autour de 12 % des déplacements.
Améliorer l’offre… et la faire connaître
« Si la Loire-Atlantique est loin d’être le territoire le moins aisé, la granularité des gares routières reste défavorable à une amélioration immédiate des inégalités d’accès aux transports en commun »observe Hervé Le Borgne, président du bureau nantais de l’UFC-Que Choisir, qui espère attirer l’attention des pouvoirs publics sur l’écart qui sépare le souhaitable du possible, en matière de politique de mobilité. « Les populations se sentent éloignées des transports en commun, ce qui les amène à utiliser systématiquement leur voiture. Améliorer l’accès à des offres attractives est une manière douce d’apporter des changements de comportement. »
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Investissements “ambitieux”une refonte du financement des autorités organisatrices de la mobilité locale ainsi qu’une révision des règles d’aménagement du territoire pour mieux inclure les transports dans les décisions d’urbanisme figurent au menu des demandes formulées par l’UFC-Que Choisir, dans ses échanges avec l’État et autorités locales.
Malgré ce constat peu amène de la situation des transports en Loire-Atlantique, l’association de défense des consommateurs s’est néanmoins réjouie de quelques initiatives allant dans le bon sens. Il en va ainsi du succès du tram-train de Nantes, entré en service en 2011, ainsi que du développement plus récent de l’offre de transport à la demande, géré par des véhicules du réseau Aléop, de la région Pays de la Loire . D’abord expérimenté autour de Châteaubriant, le service a été généralisé en 2024 à l’ensemble de la Loire-Atlantique, hors des agglomérations de Nantes et de Saint-Nazaire. Mais demeure très méconnu.