Les migrants évacués des écoles rassemblés au collège de Kwalé

Alors que les enseignants faisaient leur rentrée ce lundi 20 janvier, la préfecture a dû faire face à un dilemme : où reloger les demandeurs d’asile et réfugiés africains vivant encore dans certaines écoles depuis le cyclone Chido ? Ils ont été évacués dans la journée notamment du lycée Younoussa Bamana et du collège Zena M’déré de Petite-Terre, après plusieurs mobilisations de parents d’élèves et du collectif de citoyens de Mayotte 2018. De nombreux habitants ont commenté sur les réseaux les services sociaux. le passage de plusieurs bus scolaires en direction du sud, prêts à se mobiliser à la perspective de leur arrivée dans leur village. “Attention les africains du centre sud est viennent chez nous, ils soient vigilants», annonce par exemple un internaute.

Les migrants évacués ont finalement été regroupés au collège de Kwalé, également occupé depuis cinq semaines. Selon nos informations, entre 400 et 600 personnes sont arrivées en fin d’après-midi. Des tentes ont été transportées par avion jusqu’à la piste d’athlétisme de l’établissement pour les accueillir. Cette scène a provoqué la colère des habitants de Tsoundzou, rassemblés pour dénoncer cette nouvelle population. Autre scène de tension : dès l’arrivée de la nourriture, des habitants des bidonvilles environnants ont tenté de pénétrer dans l’école pour bénéficier des distributions alimentaires avant de se voir bloquer l’accès par la police.

Cette solution est temporaire, d’autres sites pour les accueillir sont en préparation. A Kawéni, un projet de campement était prévu sur le chantier de rénovation urbaine, à proximité du lycée des Lumières. Les habitants de Kawéni ont fini par bloquer la route nationale pour protester contre ce projet, le préfet s’est rendu sur place pour les rencontrer. Sens Unique”pour les rassurer sur le fait que les migrants n’iraient pas dans la zone de Kawéni que nous avions initialement prévue», explique François-Xavier Bieuville ce lundi soir.

“L’objectif qui m’était assigné par le ministre de l’Intérieur et le ministre de l’Outre-mer était de libérer deux établissements emblématiques, le lycée Bamana et l’école Petite-Terre, l’objectif a été rempli”, précise le préfet. “Nous n’avons pas réalisé cette opération en catimini, nous avons évoqué ce sujet avec tous les élus, notamment le maire de Mamoudzou et les élus départementaux.«Il reste désormais un nouvel objectif, qui ressemble presque à un retour à la case départ. “L’idée maintenant c’est de trouver une solution durable, car Kwalé doit être une solution temporaire, c’est une école comme les autres», résume le représentant de l’Etat.