Manche. Ginette Bihel, 64 ans d’engagement au Parti communiste

Manche. Ginette Bihel, 64 ans d’engagement au Parti communiste
Manche. Ginette Bihel, 64 ans d’engagement au Parti communiste

Par

Julien Munoz

Publié le

20 janvier 2025 à 9h21

Quand elle a vu l’invitation, elle dit qu’elle n’a pas compris pourquoi elle était rendu hommage. “C’est généralement pour les morts, non ?” », sourit-elle.

Et puis, la veille du grand jour, le sommeil était difficile à trouver. Ce n’est pas facile d’être mis en avant quand on a l’humilité ancrée dans son corps. Ginette Bihel a 94 ansmême si elle semble en avoir dix ou vingt de moins. Les convictions dans la vie n’ont pas d’âge.

En décembre 1960, elle adhère au Parti communiste, au moment de la création de la cellule de Bricquebec (commune déléguée de Cherbourg-en-Cotentin, Manche). Un peu plus de 64 ans plus tard, la section, réunie depuis à Valognes (Manche), a célébré cette longévité.

Dans sa vie, elle a été élue municipale à Bricquebec entre 1983 et 2008. Dans les années 1960, elle s’est également présentée aux élections législatives.

J’ai l’impression d’être l’héritière de ce que Ginette a porté tout ce temps. La fête était déjà moderne, mais elle ouvrait un peu plus la voie aux femmes. Je lui dis merci d’avoir porté tous ses combats.

Nadège Plaineau, cheffe départementale du parti.

Un air de Piaf

Rien ne prédestinait Ginette Bihel à s’impliquer. Il n’y avait pas beaucoup de politique à la maison quand elle était enfant. C’est à trente ans depuis qu’elle s’est engagée. Réduire les inégalités, pour que chacun trouve sa place.

Mon mari avait un ami qui était membre du parti. Un jour, il est venu chez nous pour réparer un câble électrique. Il a vu le Huma sur le landau de la jeune fille. Il fut surpris. Il nous a dit qu’il rencontrerait un jour à Bricquebec un jeune couple qui lisait Huma. C’est ainsi que nous nous sommes impliqués. Nous avions déjà un sentiment de justice sociale. Je suis un peu comme Edith Piaf : je ne regrette rien !

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Ginette Bihel

Les Ils n’a jamais quitté son quotidien, jusqu’à aujourd’hui. Toujours vigilante, toujours connectée aux réseaux sociaux où rien concernant le PCF n’échappe à sa vigilance.

Vous impressionnez plus d’un par vos commentaires, vos analyses, votre regard historique sur les évolutions sociales, politiques et sociétales. Quand vous n’êtes pas d’accord, on le sait et même si vous énervez certains, chez vous ce n’est pas la posture qui compte, c’est l’argumentation politique, l’analyse politique basée sur une information précise et une longue expérience politique. Et si cela crée un débat, tant mieux. Le débat est sain, la controverse est vaine.

Rémi Besselièvre, secrétaire de section

Mémoire vivante

Il y a quelque chose d’encyclopédique à remonter le temps avec elle. Cet escalier qui menait aux locaux fédéraux, dans un immeuble de la rue du Vieux Pont, à Cherbourg. « Si quelqu’un était venu là-bas pour nous combattre, nous aurions pu, comme au Moyen Âge, lui jeter de l’huile bouillante sur la tête », entendait-on alors en souriant. Le temps des amis, à Bricquebec, où René Guesdon, Pauline Lemière et Pierre Fontaine rejoignent le groupe.

La première campagne, avec Octave Fatôme. Le congrès de 1964, quand Ginette Bihel parle de la Manche in front of Georges Marchais, Louis Aragon or Maurice Thorez. « Si je devais inciter un jeune à adhérer au Parti communiste, je pense que je lui raconterais ma vie », sourit le nonagénaire. Il y a tellement de satisfaction. Nous vivons des choses que beaucoup ne vivent pas. La cerise sur le gâteau pour moi, c’est de voir mes enfants prendre le relais. »

Elle est un exemple qui montre qu’au fil du temps, nous pouvons maintenir nos idéaux de jeunesse.

« Avant les élections législatives, dans les années 60, un voisin est venu me dire de bien réfléchir avant de m’engager. Mon mari était artisan et je n’étais pas fonctionnaire permanente. Mon mari disait que si on n’avait plus de travail à cause de ça, et bien on trouverait autre chose. Et nous avons bien fait ! Cela n’a rien changé. Je dirais même que des gens de droite sont venus après. Nous ne devons pas avoir peur de nous engager dans ce en quoi nous croyons. »

Ginette Bihel

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