La Société des Lettres a invité Mathilde Prévost et Simon Delvaux, docteurs en égyptologie, à animer une conférence.
L’Egypte, surnommée «le don du Nil» d’Hérodote, a longtemps été perçue comme une civilisation dont les échanges, le commerce et la logistique reposaient presque exclusivement sur le fleuve. Cette focalisation a laissé dans l’ombre la question essentielle de la mobilité terrestre, indispensable à la compréhension de l’organisation sociale, économique et militaire de l’époque.
Une conférence proposée par la Société des Lettres, Sciences et Arts de Lozère, présentée conjointement par deux docteurs en égyptologie ayant grandi en Lozère et fréquenté l’école à Mende, a permis d’aborder de manière très documentée les transports terrestres en Egypte. antique, qu’il s’agisse de la livraison de marchandises ou de la circulation des personnes. Du joug au traîneau, de la litière au char, il a mis en lumière les solutions ingénieuses et les innovations adaptées par les Égyptiens pour surmonter les contraintes de l’époque.
Mathilde Prévost et Simon Delvaux avaient pris soin de diffuser au très large public une chronologie des nombreuses dynasties que seuls les historiens avertis comprennent bien. En effet, en près de 5 000 ans la technologie a évidemment évolué. On a toujours admiré les pyramides avec autant d’étonnement, oubliant qu’elles furent érigées avant même l’invention et la diffusion de la roue.
De même, l’apparition de la traction animale. Si le cheval tire les chars de dignitaires comme Toutankhamon, il n’en était pas de même pour ses nombreux prédécesseurs.
-Sur le dos d’un homme
Simon Delvaux, à travers de nombreuses illustrations et reconstitutions, a justement démontré la technique du joug (bâton en équilibre porté sur les épaules), qui a permis pendant des millénaires de transporter l’eau, les récoltes, la nourriture, les matériaux sur des sacs à dos. de l’homme.
Quant à la technique du traîneau toujours tiré par des hommes, c’est celle qui permettait le transport de lourds matériaux de construction sur des distances qui nous surprennent encore.
Ce fut longtemps l’âne qui fut le compagnon indispensable et précieux des hommes dans le travail et les déplacements. Ce sujet peu étudié mais crucial a fait l’objet d’une étude de référence menée par Mathilde Prévost qui enseigne aujourd’hui au Caire, à l’Institut français d’archéologie.
Pendant plus d’une heure, les deux jeunes intervenants, aussi brillants que passionnés, ont pu emmener leur public sur les bords du Nil, conscients que l’histoire de l’Egypte ne fait que commencer. Elle n’a en fait été véritablement étudiée que depuis à peine deux siècles, grâce notamment à deux Français, Bonaparte et la partie scientifique de la campagne d’Egypte et bien sûr Champollion, le Figeacien qui découvrit le premier la signification des hiéroglyphes. .