En Syrie, les avocats s’inquiètent du contrôle du nouveau pouvoir sur le barreau

Ahmed Al-Charaa, le nouvel homme fort de la Syrie, à Damas, le 16 janvier 2025. GOUVERNEMENT DE TRANSITION EN SYRIE / AFP

Le barreau central de Syrie, situé au centre de Damas, regorge d’avocats. Après la chute de Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, il aura fallu moins de dix jours au nouveau pouvoir syrien dirigé par les islamistes de Hayat Tahrir Al-Sham (HTC) pour renouveler le conseil d’ordre. Sous la houlette du président Ahmed Mohamed Al-Douran, les onze membres du Conseil de l’ordre libre, qui opérait depuis 2017 sous l’autorité du HTC dans la province d’Idlib, au nord-ouest du pays, ont été dépêchés à Damas pour remplacer l’ancien conseil, élu sous la tutelle du Baas, l’ancien parti unique aujourd’hui dissous.

« Nous sommes venus ici, sur ordre de la révolution, pour faire tomber le régime d’Al-Assad et le conseil de l’ordre. La majorité de ses anciens membres sont des criminels, des gens corrompus, nommés par le parti Baas. Nous avons gelé leur travail jusqu’à la fin des enquêtes les concernant »» déclare Iskander Hussein, avocat de Maarat Al-Numan et l’un des membres du nouveau barreau, qui représente les 55 000 avocats exerçant en Syrie. Au fond de son bureau se trouve un lit simple où il passe désormais ses nuits, loin de sa famille à Idlib.

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