La ville aux mille temples multiplie les tentatives pour réduire le flux de visiteurs et contenir les débordements. Certains opérateurs sont sceptiques quant à l’efficacité d’une augmentation du niveau de taxation des nuitées.
Interdictions de certaines rues aux touristes, une taxe… Rien n’y fait. Au Japon, la ville de Kyoto reste sous une intense pression touristique, alors que le pays lui-même bat chaque année son record de fréquentation, un phénomène sans doute encouragé par la faiblesse du Yen. Alors qu’au Mont Fuji, autre lieu soumis à la pression touristique, une jauge a émergé, les autorités de l’ancienne capitale impériale du Japon veulent activer le levier financier, en augmentant considérablement la taxe de séjour. Les autorités prévoient de l’augmenter progressivement jusqu’à environ 60 € par nuit et par personne selon les hébergements, à partir de mars 2026.
Une perspective qui effraie les professionnels du tourisme et semble aussi diviser les habitants. Certains affirment que cela permettra de réduire efficacement la pression sur les infrastructures, tandis que d’autres préviennent que les touristes choisiront de rester dans les villes voisines, comme Osaka, d’où ils viendront faire des excursions d’une journée à Kyoto. « Oui, le surtourisme est un problème dans de nombreuses régions de Kyoto et à certaines périodes de l’année, mais je suis sûr que les touristes étrangers se rendront très vite compte qu’ils peuvent rester dans une ville voisine et ne visiter Kyoto que pour la journée. Cela ne sera pas bon pour les hôteliers et ne réduira pas efficacement le nombre de touristes. [à Kyoto]», a déclaré Masaru Takayama, président de Spirit of Japan Travel, une agence basée à Kyoto, au média This Week in Asia.
Touristes japonais
Selon lui, ce projet générera des inconvénients auxquels les autorités de la ville n’ont pas pensé, comme le rebut des touristes nationaux, pénalisés par la faiblesse de leur monnaie nationale par rapport aux étrangers.
Des taxes sur les nuitées ont été instaurées en 2018, avec un système de seuils, le niveau de taxe étant lié au prix de la nuit : 200 yens (1,24 €) pour une nuit inférieure à 20 000 yens (124 €), etc. le tarif est d’un peu plus de 6 € pour une nuitée coûtant 310 € ou plus par personne.
La nouvelle grille, qui sera examinée par le conseil municipal en février, maintiendrait ce système de seuils en en instaurant cinq et en rendant chacun plus cher. Selon la NHK, la taxe actuelle aurait généré l’an dernier des recettes d’une trentaine de millions d’euros. Si le projet est approuvé, il doit recevoir le feu vert du gouvernement national.