L’archipel de Mayotte, dévasté par le cyclone Chido il y a moins d’un mois, a affronté ce dimanche 12 janvier la tempête tropicale Dikeledi. Des averses se sont abattues sur le 101e département français, provoquant des inondations, alors que la dépression commençait à reculer. A 15h36 heure locale (13h36 à Paris), la tempête tropicale se trouvait à 160 km au sud de Mayotte, indique Météo-France dans son dernier point de situation. Au plus près, Dikeledi est passé à environ 100 km au sud du territoire français tôt dimanche.
L’alerte rouge en vigueur dans le département depuis samedi a été prolongée jusqu’à lundi soir. « Nous avons toujours des vents extrêmement forts et des pluies tout aussi fortes »a déclaré ce dimanche soir le préfet sur la chaîne Mayotte-La 1ère, craignant « d’importantes inondations »D’autant qu’un deuxième épisode de mauvais temps apportera lundi beaucoup de pluie sur l’archipel. Les 320 000 habitants ont été invités à se mettre à l’abri “dans une habitation solide” ou encore dans l’un des 79 centres d’hébergement d’urgence – écoles, MJC ou encore mosquées. Il leur a également été demandé de faire des réserves d’eau et de nourriture pour «Résister au temps du cyclone».
Le “plus fort” de l’impact de Dikeled était attendu “en milieu de journée et l’après-midi », » a anticipé la préfecture mahoraise. Mais après avoir atteint la côte nord-est de Madagascar samedi après-midi, le phénomène a commencé à faiblir et a été rétrogradé au stade de forte tempête tropicale. Contrairement à Chido, elle a néanmoins apporté de fortes pluies, susceptibles de provoquer des crues soudaines, des inondations et des glissements de terrain.
Il y avait aussi des rafales de vent atteignant 90 km/h et risquant “faire voler des projectiles et des objets”, ont prévenu les autorités locales.
Mayotte s’est barricadée. Le trafic des barges – ferries locaux – est arrêté depuis samedi 19 heures, heure locale. L’aéroport international Marcel-Henry avait fermé ses portes trois heures plus tôt, jusqu’à nouvel ordre. Pendant toute la durée de l’alerte, toute circulation est interdite à l’exception des secours et des personnes habilitées.
Environ 645 agents de la Sécurité Civile sont prépositionnés à des endroits stratégiques de l’archipel pour intervenir au plus vite suite à l’alerte cyclone afin de « porter secours, évaluer les dégâts et assister la population »» a déclaré la Sécurité Civile. Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a assuré que ‘rien'[était] laissé au hasard” pour assurer la sécurité des Mahorais.
Après avoir atteint samedi après-midi la côte nord-est de Madagascar – où trois personnes sont mortes et au moins 920 autres ont été touchées – le cyclone a commencé à faiblir et a été rétrogradé au stade de forte tempête tropicale, avec des rafales de vent pouvant atteindre 130 km/h. en rafales en mer, selon Météo-France.
Larmes “devrait s’intensifier lentement dans les prochaines 24 heures jusqu’au stade de cyclone tropical en s’approchant des côtes mozambicaines avant d’incurver sa trajectoire vers le sud”, anticipe Météo-France. Selon leurs prévisions actuelles, la tempête ne devrait pas toucher terre au Mozambique, « mais la région de Nampula devrait encore connaître des conditions très dégradées. »
Les cyclones se développent généralement dans l’océan Indien de novembre à mars. Cette année, les eaux de surface avoisinent les 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d’énergie aux tempêtes, un phénomène de réchauffement climatique également observé cet automne dans l’Atlantique Nord et le Pacifique.
Mise à jour : à 17h33, avec en plus le maintien en alerte rouge jusqu’à lundi soir ainsi que la déclaration du préfet de Mayotte.