Les attaques contre les institutions font revenir le spectre de la menace en Belgique

Les attaques contre les institutions font revenir le spectre de la menace en Belgique
Les attaques contre les institutions font revenir le spectre de la menace en Belgique

Mauvaise période pour les institutions belges. En novembre dernier, des lettres contenant de la poudre blanche ont été découvertes au Cabinet de l’Intérieur, au siège de la Sûreté de l’Etat et au cabinet du Premier ministre à Bruxelles. Une analyse scientifique vient de confirmer qu’ils contenaient bien de la strychnine, une substance toxique et mortelle si elle est ingérée en certaines quantités. On le retrouve notamment dans la mort-aux-rats.

Ces lettres ont fait l’objet de deux livraisons. Les deux premiers ont été découverts le 20 novembre au Bureau de l’Intérieur, rue de la Loi, à Bruxelles, ainsi qu’à la Sûreté de l’Etat. Le troisième a atterri le 22 novembre dans la boîte aux lettres du 16, rue de la Loi, contact à la strychnine blessant un collègue du Premier ministre. Cette fonction reste assurée par le libéral Alexander De Croo, dont le gouvernement est aux affaires courantes depuis le 9 juin. La Belgique ne dispose toujours pas de nouvel exécutif fédéral, les négociations menées par le nationaliste flamand Bart De Wever n’ayant pas abouti jusqu’à présent.

Plus d’un mois et demi s’est écoulé depuis ces événements et on ne sait toujours pas si les deux expéditions de bombes sont liées. L’enquête est toujours en cours et aucun suspect n’a été arrêté à ce stade. Le parquet, qui craint des fuites susceptibles de nuire au travail de la police, est avare de détails.

L’agression d’un probable déséquilibré contre le 16, rue de la Loi

Cette information a été délivrée au lendemain de l’arrivée d’un jeune homme armé d’un couteau au 16, rue de la Loi. Il a été maîtrisé par la police militaire devant le bureau du Premier ministre. Nicolas G. – c’est ainsi que l’identifient plusieurs médias – avait déjà été impliqué dans un incident similaire au printemps dernier à l’ambassade des États-Unis à Bruxelles.

Le parquet mentionne qu’en s’approchant des bureaux du Premier ministre, “l’individu a tenu des propos incohérents et a sorti un couteau”. Les militaires sont intervenus rapidement. Ils ont convaincu le suspect de déposer son arme et l’ont amené à se rendre sans autre résistance. Ils ont ensuite réussi à le maîtriser. Personne n’a été blessé. L’analyse des images des caméras de vidéosurveillance devrait en révéler davantage.

Nicolas G., un jeune Bruxellois, souffre de schizophrénie, selon son père et sa mère qui se sont tour à tour exprimés dans la presse. L’homme avait déjà tenté d’attaquer un agent de sécurité avec un couteau à l’entrée de l’ambassade américaine. Une information judiciaire a été ouverte et le suspect a été contraint d’être hospitalisé en hôpital psychiatrique.

Cette fois, la police belge compte bien ne rien laisser passer. Le parquet a requis un juge d’instruction pour tentative d’assassinat et détention d’armes interdite. Une expertise psychiatrique du suspect a été demandée. Ses motivations restent à définir.

Conversion à l’Islam

Selon certains médias, Nicolas G., étudiant en sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles (ULB), affirmait en octobre dernier s’être converti à l’islam dans un message publié sur les réseaux sociaux. Son profil Facebook regorgerait de publications énigmatiques, voire complotistes.

L’enquête dira si cette information est exacte. Pour l’instant, la théorie d’un déséquilibre mental est privilégiée. Mais la police belge ne peut pas écarter d’emblée celle d’un terroriste autoradicalisé, surtout après les dix années que vient de traverser le pays.

En 2023, quelque 650 extrémistes et terroristes feront encore l’objet d’une surveillance prioritaire en Belgique, indique l’Organe de coordination pour l’analyse des menaces (Ocam) sur son site Internet. Soit une baisse d’environ 7% par rapport à 2022. Au moment de la publication de ce rapport, l’Ocam attribuait cette baisse principalement « au fait que le poids de l’impact de la crise syrienne est désormais derrière nous ». Depuis, Bachar al-Assad a été renversé et le contexte syrien a changé.

L’Ocam a donc revu son analyse et constate désormais qu’un peu moins d’une trentaine de Belges sont toujours présents dans la région d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie. Entre cinq et dix d’entre eux feraient partie du groupe HTS (Hayat Tahrir al-Sham) d’Abu Mohammad al-Joulani. Mais nous ne savons pas s’ils ont participé à l’offensive qui a mis fin au régime de Bachar al-Assad et s’ils ont joué ou non un rôle de combat. On ne sait pas non plus quels liens le groupe HTS entretient avec Daesh et Al-Qaïda, ni si la relance du jihad contre l’Occident est ou non à son agenda malgré les messages d’apaisement lancés. On se souvient que certains terroristes issus des attentats de Paris et de Bruxelles avaient rejoint les rangs de Daesh en 2012, avant de revenir semer la mort en Occident.

332 signalements de menaces potentiellement liées au terrorisme ou à l’extrémisme

Dans un autre rapport couvrant l’année 2023, l’Ocam relève qu’il y a eu 332 signalements de menaces potentiellement liées au terrorisme ou à l’extrémisme en Belgique. Une augmentation de 41% par rapport aux 236 menaces reçues l’année précédente, une augmentation qui s’explique en grande partie par le conflit israélo-palestinien, ainsi que par l’attentat du 16 octobre 2023 qui a coûté la vie à deux Suédois dans la capitale de l’Europe.

La majorité des signalements étaient liés à la juridiction de Bruxelles, suivie par Anvers, Liège, Gand et Mons. Les menaces ont été principalement exprimées par téléphone, par courrier électronique ou par lettre anonyme. L’année précédente, elles étaient principalement réalisées sur les réseaux sociaux et via des applications de messagerie. Environ 7 % de ces menaces ont été, à un moment donné, considérées comme sérieuses. L’une d’elles a même été jugée « très grave et imminente » : l’attentat du 16 octobre 2023 perpétré par Abdesalem Lassoued. Ce qui n’a pas empêché le tueur d’agir.

Depuis cet attentat, le niveau général de menace en Belgique a été fixé au niveau 3 sur une échelle de 4. En Région de Bruxelles-Capitale, il a même été temporairement porté à 4, le niveau le plus élevé, avant de retomber. ‘un cran.

 
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