Magog dit au revoir à une partie de son histoire

Le magasin Springs Canada de Magog ferme ses portes après plus de 30 ans. C’est la dernière entreprise liée au textile encore ouverte dans cette ville qui doit désormais tourner une page de son histoire.

L’entreprise, spécialisée dans la vente en entrepôt de literie, de serviettes et de tissus de toutes sortes, est située dans les locaux de l’ancienne usine Dominion Textile.

Cela me fait beaucoup de peine. C’est la fin d’une époque. Pauline Reicker doit désormais dire au revoir au magasin fondé par sa famille, mais elle en garde un très bon souvenir.

Nous avons juste commencé le week-end, c’était temporaire. Nous avions quatre cartons qui roulaient et la file d’attente allait jusqu’au boutdit-elle en désignant l’arrière du magasin. Puis elle et son mari Harvey Reicker ont décidé d’ouvrir tous les jours de la semaine.

Pauline Reicker et sa famille ont fondé Springs Canada.

Photo : - / Marie Ledoux

Elle se souvient d’une époque où les clients venaient parfois des États-Unis en bus pour profiter de leurs rabais intéressants.

Ils étaient heureux de venir ici, tout le monde était heureux de venir ici.

Une citation de Pauline Reicker, cofondatrice de Springs Canada

Plusieurs clients, qui fréquenteront le magasin jusqu’au bout, en témoignent. C’est un petit pincement au cœur, car ça existe depuis longtemps et je viens ici depuis longtempslaments Ginette Brodeur.

Elle poursuit en expliquant que ses parents travaillaient autrefois à l’usine Dominion Textile.

Sylvie Laflamme était ravie de la disponibilité des produits canadiens et surtout québécois.

Un avenir incertain pour le bâtiment, mais pas pour l’entreprise

La société Springs Canada a été vendue à un groupe américain. Ils nous ont dit qu’ils ne voulaient pas conserver une entité canadienne. C’est sûr que nous sommes une vente d’entrepôt qui gère les surplus de stocks et je crois que ce n’était pas dans leur crédoexplains Springs Canada sales supervisor, Michelin Forgues.

Mme Forgues exclut la possibilité de continuer à opérer en vendant des produits américains.

Le bâtiment dans lequel est située l’entreprise, l’ancienne usine Dominion Textile, appartient à trois promoteurs différents, dont le Groupe Custeau.

La mairesse de Magog, Nathalie Pelletier, affirme qu’un plan d’urbanisme est en cours d’élaboration pour le quartier des Tisserands. C’est une vision de développement pour ce secteur en particulier qui est appelé à se transformer.

Elle évoque entre autres la présence d’une activité économique, de logements et de commerces de proximité pour le secteur. Elle affirme également que le dialogue est ouvert entre les promoteurs immobiliers et la Ville.

Magog, une histoire textile

L’histoire entre Magog et le textile remonte à près de deux siècles plus tôt. Dans les années 1820, Magog possédait la première usine de laine, la première filature de laine mécanisée de l’histoire du Canada.souligne la responsable de l’action pédagogique et des expositions de la Maison Merry, Marie Lemonnier.

Dans la seconde moitié du XIXe sièclee siècle, l’homme d’affaires Alvin H. Moore, maire de Magog et député de Stanstead, est propriétaire de la première imprimerie textile au Canada, dans la municipalité de l’Estrie. Un siècle plus tard, les concurrents asiatiques entrent en lice.

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Une plaque a été installée à l’ancien Dominion Textile. (Photo d’archives)

Photo : - / René-Charles Quirion

C’est assez incroyable que cela ait duré aussi longtemps, car dans les années 1970, de nombreuses usines textiles ont fermé leurs portes au Canada, et ici, à Magog, cela a duré beaucoup plus longtemps qu’ailleurs. Les dernières usines fabriquant du textile, à Magog, ont fermé leurs portes en 2008 et 2011se réjouit Mme Lemonnier.

C’est une histoire extrêmement ancienne, qui est finalement toute l’histoire de Magog, et qui se termine avec la fermeture de ce magasin.

Une citation de Marie Lemonnier, responsable de l’action pédagogique et des expositions, Maison Merry

Ce n’est pas la déco qui compte, ce sont les prix

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Cette publicité emblématique a fait la renommée du commerce de Magog.

Photo : - / Youtube

Springs Canada est surtout connu en Estrie pour le ver de l’épi causé par sa publicité. C’est un peu une institution culturelle, je pense que même les gens qui n’y ont jamais mis les pieds savent ce que c’est grâce à cette publicitéestime Mme Forgues.

Les Estriens se souviendront de cette publicité dans laquelle le fondateur de l’entreprise, Harvey Reicker, interpelle la population avec son slogan emblématique : Ce n’est pas la déco qui compte, ce sont les prix.

Il souligne également que l’entrée du magasin se trouve sur la rue Moore, ce qui fait directement référence à Alvin H. Moore, ancien maire de Magog.

Même ce qui est dit dans cette publicité fait référence à l’histoire de Magog et à l’histoire du textile à Magog, il y a donc beaucoup de choses à retenir de cette histoire.estime Mme Lemonnier.

C’est la fin d’une époque.

Une citation de Marie Lemonnier, responsable de l’action pédagogique et des expositions, Maison Merry

Le magasin Springs Canada sera ouvert jusqu’à la fin mars ou jusqu’à épuisement des stocks.

 
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