En jouant les tyrans du Canada, qu’il dit vouloir annexer, Donald Trump a créé une réaction de panique au sein de la classe politique canadienne, qui peine à garder la tête froide.
Nous savons bien que les États-Unis n’annexeront pas le Canada. Mais on comprend que Trump ait décidé de frapper fort pour renégocier à son avantage les relations commerciales entre les deux pays.
Une chose ressort cependant : le Canada, vis-à-vis des États-Unis, n’a pas une position unifiée. Pour une raison simple : il ne peut pas en avoir.
Désunion
Les intérêts commerciaux et vitaux de l’Ouest, de l’Ontario, du Québec et des provinces maritimes, ne sont radicalement pas les mêmes.
Et à la lumière de l’histoire, nous avons de bonnes raisons de croire qu’il privilégiera les intérêts de l’Ouest et de l’Ontario, plutôt que ceux du Québec, qui seront sacrifiés.
Tout cela est révélateur : le Canada est un pays artificiel, fondé dès le départ sur un refus d’être américain. Il n’a jamais dépassé cela. Son identité est fondamentalement négative. Il doit le mettre à jour régulièrement pour combler son vide intérieur.
-En d’autres termes, le Canada n’existe pas au-delà d’une structure politique formelle, d’une technocratie fédérale envahissante et d’une idéologie officielle.
Québec
Heureusement, le Québec n’a pas ce problème.
Permettez-moi de citer une phrase importante de Marcel Masse, en conseil des ministres fédéral, au début des années 1990, à la suite de l’échec de Meech et du refus du Canada de nous reconnaître comme société distincte. « Notre histoire pour nous, Québécois, ne commence pas en 1867, mais en 1534. Ce n’est pas comme la Saskatchewan, qui a été fondée après le Canada. Pour nous, la Confédération est une phase de notre histoire. Nous étions là avant que le Canada existe, nous sommes là pendant que le Canada existe, peut-être que nous y serons après que le Canada aura fini d’exister.
C’est plus vrai que jamais.