La gestion des déchets au Sénégal, enjeu crucial pour l’environnement et la santé publique, peine à décoller malgré les financements conséquents mobilisés. Dans un rapport lu par Dakar confidentiella Banque Mondiale (BM) s’inquiète du faible taux de décaissement des fonds alloués au Projet de Promotion de la Gestion Intégrée et de l’Economie des Déchets Solides au Sénégal (PROMOGED).
Un financement largement sous-utilisé
Selon Dakar confidentielune mission de revue à mi-parcours PROMOGED, réalisée du 13 au 23 mai 2024, a révélé des chiffres inquiétants. Sur le 250 millions de dollars mobilisée par divers partenaires au développement, la Banque mondiale, via les fonds IDA, n’a décaissé 21,4 millions d’euros (c’est-à-dire environ 23,3 millions de dollars), représentant seulement 19 % du financement de l’IDA.
Pire encore, les autres partenaires techniques et financiers (PTF) n’ont pas enregistré aucun décaissement (0%) jusqu’à présent, alors que la contribution du gouvernement sénégalais reste limitée à 700 000 dollars.
Inquiétudes pour l’avenir de PROMOGED
PROMOGED, censé améliorer durablement la gestion des déchets au Sénégal, semble donc freiné par des problèmes de mise en œuvre. Ces retards compromettent les objectifs fixés, d’autant que les besoins en infrastructures et en systèmes de traitement des déchets sont pressants dans plusieurs régions du pays.
La Banque mondiale, tout en renouvelant son engagement, invite les autorités et partenaires sénégalais à accélérer le processus de décaissement pour éviter que les fonds disponibles ne restent inutilisés.
Un enjeu stratégique pour le Sénégal
La gestion des déchets solides est un enjeu essentiel pour le Sénégal, confronté à une urbanisation rapide et à une production croissante de déchets. PROMOGED, s’il est pleinement mis en œuvre, pourrait représenter un levier clé pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les impacts environnementaux.
Pour y parvenir, une coordination accrue entre les parties prenantes, une gestion efficace des ressources et une volonté politique plus forte sont nécessaires. Les prochaines étapes du projet seront déterminantes pour répondre aux attentes des citoyens et des bailleurs de fonds.