Décès de Jean-Marie Le Pen. «Je perds un père spirituel», confie l’élu du Val-d’Oise Alexandre Simonnot

Décès de Jean-Marie Le Pen. «Je perds un père spirituel», confie l’élu du Val-d’Oise Alexandre Simonnot
Décès de Jean-Marie Le Pen. «Je perds un père spirituel», confie l’élu du Val-d’Oise Alexandre Simonnot

Par

Daniel Chollet

Publié le

8 janvier 2025 à 18h13
; mis à jour le 8 janvier 2025 à 18h20

Il le considérait comme « son troisième grand-père ». Alexandre Simonnot, conseiller municipal de Taverny (Val-d’Oise), très proche de Jean-Marie Le Pen, a été dévasté par le décès du fondateur du Front national.

« Je l’ai appris comme tout le monde, avec une alerte de BFM. J’étais dans ma voiture et j’ai fondu en larmes.

Alexandre Simonnot.

Même s’il savait que Jean-Marie Le Pen était au plus mal, l’annonce de ce décès a été un « choc terrible » pour l’élu, qui le connaissait intimement depuis vingt-cinq ans.

“C’est une grande page de ma vie qui se tourne.”

“C’était un très grand ami, nous étions très proches, malgré notre différence d’âge”, confie Alexandre Simonnot, né en 1978, cinquante ans après l’ancien candidat à l’élection présidentielle (cinq fois), né à Trinité-sur-Mer, dans le Morbihan. “C’est une grande page de ma vie qui se tourne.”

C’est en 1992, à l’âge de 14 ans, qu’Alexandre Simonnot rejoint le Front National.

« J’étais le plus jeune adhérent de », rappelle l’élu, qui bénéficiera également d’une autorisation spéciale du président du mouvement.

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« Il connaissait déjà mon père (NDLR, Michel Simonnot) qui avait été candidat aux élections municipales à Taverny en 1983 puis en 1995. »

Bien des années plus tard, le père d’Alexandre Simonnot, architecte, travaillera à la reconstruction de la maison de Jean-Marie Le Pen, à Rueil-Malmaison, après son incendie.

Le voyage à Bagdad en 2000 avec Jany Le Pen

Mais ce n’est que huit ans plus tard, en 2000, qu’Alexandre Simonnot entre véritablement dans l’intimité et le clan du leader, après un voyage en Irak avec Jany Le Pen, la seconde épouse de Le Pen, avec qui il part « dans un Paris-Bagdad ». vol affrété par mon parrain qui voulait faire du business pétrolier en Irak et qui m’avait demandé si je connaissais Mme Le Pen (NDLR, qui présidait à l’époque Sos Enfants d’Irak et effectuait des déplacements pour amener médicaments et matériel médical). Je l’ai vue à une soirée Bleu Blanc Rouge et le lien s’est fait comme ça.

Alexandre Simonnot sympathise et s’intègre très vite dans la famille de l’ancien légionnaire.

«Je me rendais régulièrement chez lui. Nous y fêtions chaque Noël. Il a été témoin de mon mariage, célébré par le Père Laguérie, et j’ai été son témoin de son mariage, célébré également par le Père Laguérie (prêtre de l’église catholique traditionaliste de Saint-Nicolas du Chardonnet, de 1984 à 1997). En revanche, contrairement à ce qui a été dit, il n’est pas le parrain de mon fils Jean-Marie.


« Il m’a présenté à son entourage comme son conseil ecclésiastique. Comme j’avais été séminariste, il m’interrogeait lorsqu’il avait des questions sur la Vierge, les anges, l’Eucharistie. »


« Jean-Marie était plus qu’un ami, il faisait partie de la famille, c’est lui qui m’a donné envie de m’impliquer en politique et qui m’a transmis 95 % de ma culture générale. »


En 2015, la rupture avec Marine Le Pen

Après 2015, les liens se distendent avec une partie de la famille Le Pen. “Marine Le Pen m’a licenciée (ndlr, de son poste de secrétaire départementale du FN 95) après avoir fait de même avec son père.”

Ces dernières années, Alexandre Simonnot faisait partie du dernier groupe de fidèles de l’ancien ancien leader politique, avec qui il présentait une vidéo « Carnet de bord », où Le Pen partageait ses analyses de la situation politique. On le voyait régulièrement à ses côtés lors d’apparitions télé.

De tous les excès, de tous les excès et de tous les jeux de mots plus que douteux de Jean-Marie Le Pen (le « lot » de Patrick Bruel, le « crématoire Durafour », la référence douteuse au Vel d’Hiv ou encore le fameux « point de détail » des chambres à gaz), Alexandre Simon ne retient que « les délits de presse. Il n’a jamais eu de bracelet électronique, comme un ancien président.»

« C’était un homme à qui on ne pouvait rien pardonner. Comme l’a dit Fouquier-Tinville, donnez-moi une sentence de n’importe qui et je ferai en sorte qu’il soit pendu. » Les multiples condamnations en justice pour propos racistes ou antisémites ?

Des « procès en sorcellerie », selon Alexandre Simonnot qui met en cause « certains juges ».

Il n’a jamais été choqué et tombe dans la victimisation.

« Jamais une personnalité politique n’a été autant persécutée. J’ai aimé sa façon de dire la vérité, seul contre tout le monde. Aujourd’hui, l’immigration et l’insécurité sont des thèmes omniprésents. Ses idées sont majoritaires. »


Alexandre Simonnot parle en privé d’un homme « affable, très drôle », qui « aimait chanter et raconter des blagues ».

Le Pen raciste ?

« Je n’ai jamais vu autant de Juifs, d’étrangers, de gens de toutes couleurs que chez moi. Cela m’a fait rire que les gens disent qu’il était raciste. Ce n’était pas le diable de la République que nous décrivions”, dit-il.


Mardi 7 janvier au soir, après l’annonce de son décès, des manifestations de joie se sont fait entendre à Paris. «Ça m’a choqué. Quel niveau de bêtise. Il n’y a aucune retenue», affirme l’élu, qui regrette également l’attitude de certaines personnalités politiques.

C’est le 11 novembre 2024 qu’Alexandre Simonnot a vu pour la dernière fois Jean-Marie Le Pen. « J’ai fait venir le Père Laguérie chez lui pour les derniers sacrements. Ce dernier m’a dit qu’il pensait ne pas tenir plus d’une semaine.

La mort était parfois un sujet de conversation entre les deux amis d’extrême droite. « La mort ne lui faisait pas peur, il était très religieux. Il m’a montré sa tombe au cimetière de La Trinité-sur-Mer.

Contrairement à d’autres, Alexandre Simonnot n’a pas écrit de message sur les réseaux sociaux, se contentant de publier une photo de Jean-Marie Le Pen et lui, « une photo très touchante où je le serre dans mes bras comme un ange gardien. Il était mon protecteur et j’étais le sien. Il le disait souvent, l’avenir commence demain, il ne faut jamais désespérer. »

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