« Nous voulons faire un coup de gueule. » Martine et Jacques Joinel en ont assez. Ce couple de retraités de Coux-et-Bigaroque-Mouzens, en Dordogne, désespère d’avoir un jour la fibre optique à leur domicile, au lieu-dit Meynard. On pourrait dire que l’endroit est reculé, quelque part au fin fond du Périgord Noir. Mais ce n’est pas le cas. A vol d’oiseau, la maison est située à moins d’une cinquantaine de mètres de la route qui relie le village de Coux à Campagne.
Un exemple parmi d’autres
Une situation qui dure, selon Jacques, « depuis plus d’un an. Or, on nous avait dit que nous aurions la fibre en 2024. » Début 2025, ce n’est toujours pas le cas. À qui la faute ? À quoi ? « Nous avons contacté Périgord digital à plusieurs reprises [NDLR : le syndicat mixte en charge du déploiement de la fibre dans le département]. Mais rien ne s’est passé. Ils nous disent toujours qu’ils s’en occuperont. Mais quand ? »
Le Département prévoit de fibrer l’ensemble du territoire d’ici 2030. « Nous y serons rapidement », souligne Jacques Joinel. Il va encore plus loin : « Tout est enterré, il ne reste plus qu’à faire passer la fibre. L’opérateur nous dit qu’il ne peut rien faire. Aujourd’hui, on fait tout sur Internet : déclarer ses impôts, prendre des rendez-vous médicaux, etc. Sans ça, que fait-on ? »
Du côté du syndicat mixte, on a une explication qui vient du domaine du droit. « Pour faire passer la fibre, c’est assez simple », explique Périgord Numérique. Nous suivons le cuivre. Sauf que dans certains endroits, ce n’est pas possible. »
Problème juridique
Dans les années 1970, l’opérateur Orange enfouissait les câbles dans le sol. Mais ce qui a fonctionné pour l’ADSL ne fonctionne plus pour la fibre. « Pour nous, ces câbles ne sont pas réutilisables », précise le syndicat. En Dordogne, 80 % des pannes de connexion sont dues à ce problème. Et c’est la même chose au niveau national. » Alors, qui doit faire quelque chose et surtout payer pour remédier à cette situation ?
Dans le cas qui nous concerne, la situation est complexe selon Périgord numérique. “Le câble dans le sol est sur un terrain privé, donc c’est le leur [NDLR : les propriétaires] réaliser des travaux de génie civil pour régler la situation, explique le syndicat. Le point d’entrée de France Télécom est à 11 mètres. »
Par ailleurs, l’entreprise qui devait réaliser les travaux sur la partie publique du tronçon a changé de sous-traitant. « Les travaux étaient prévus début septembre », explique Périgord numérique. Mais, avec ce changement de sous-traitant, il y a eu un changement de planning. Cela ne pourrait plus se faire avant décembre. Ainsi, selon le calendrier prévisionnel, les travaux devraient débuter la première semaine de février. »
Travaux qui bénéficieront au couple Joinel, mais également aux trois autres maisons du hameau. « Enfin », diront les utilisateurs.