Uà l’entrée de la ville, à Saint-Jean-d’Angély, non loin du péage de l’autoroute A10. Le Coteau de l’Aumônerie surplombe l’Intermarché et le McDonald’s de l’autre côté de la route. Le soleil a eu le bon goût de revenir en début d’après-midi du lundi 6 janvier. Les élèves de l’école maternelle Régnault de la ville sont pris en charge par les étudiants en horticulture de l’Agrocampus de Saintes pour un cours de jardinage. L’objectif est de planter 832 arbres et de créer 461 mètres de haies avec des érables champêtres, des noisetiers, des troènes communs, des cynorrhodons, des tilleuls à grandes feuilles, etc.
Nous avons protégé 27 hectares depuis 2021”
Élise Girard est directrice et co-fondatrice, avec Baptiste Trény, de Créateur de forêt, une entreprise basée à Niort. L’aventure a commencé en 2021. « Nous sommes huit désormais. » Elle était ingénieure automobile ; il était directeur d’assurance. Ils ont uni leurs forces et ont entrepris de créer des forêts primaires, de recréer des zones de biodiversité sur des terres apparemment « inutiles » qui seraient mises à disposition par les communautés.
Avec son chapeau vissé sur la tête et ses chaussures pleines de crasse, Élise Girard est « heureuse ». Saint-Jean-d’Angély est le 12e chantier de construction pour l’entreprise et le troisième chantier réalisé en Charente-Maritime après Landrais et Périgny. « Nous avons protégé 27 hectares, cela peut paraître peu… » murmure-t-elle, mais la satisfaction est immense.
Un minimum de 1,5 hectares
Le projet Anger présente une spécificité. Il ne s’agit pas de créer un bois mais de préserver 11 000 mètres carrés de prairies pour que l’Azuré du Serpolet, papillon protégé, continue de s’y développer. Tous les programmes sont menés avec des réseaux locaux. C’est grâce à Nature Environnement 17 et à l’association Nature Angérien que le plan a été repensé. De même, tous les plants fauchés seront évacués afin de laisser pousser le thym sauvage ou l’origan.
C’est Fabien Blanchet, conseiller municipal responsable du développement durable, qui a contacté l’entreprise pour savoir ce qu’il serait possible de faire sur ce flanc de colline. Le prérequis posé à chaque fois par Forest Creator est de disposer d’un minimum de 1,5 hectare. Pas si simple à l’heure où la pression foncière est forte. Dans ce cas, la parcelle était susceptible d’accueillir des biens immobiliers. La collectivité s’engage à entretenir les lieux pendant 99 ans en signant, devant notaire, des Obligations Environnementales Réelles (ORE).
En échange, il confie à Forest Creator le soin de créer et d’entretenir pendant cinq ans un îlot de biodiversité en recherchant financements et partenaires. 81% des 114 000 euros du programme sont financés. Tout le monde peut continuer à contribuer sur le site https://www.createurdeforet.fr
Marie-Monique Robin, la marraine
La journaliste Marie-Monique Robin et le biologiste Gilles Bœuf parrainent le projet Anger. La première, originaire des Deux-Sèvres, participera à la projection de son documentaire « Vive les microbes », vendredi 14 février, à 20h30, dans un lieu qui reste à définir. A la fin, débat sur le film et le projet Aumônerie.