Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure à l’Assemblée nationale à Paris, le 6 février 2023 (AFP / Ludovic MARIN)
“La France a besoin d’un budget”, a déclaré mardi le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, sous peine de “chaos” alors que son parti est courtisé par le gouvernement pour éviter une nouvelle censure sur les textes budgétaires.
“Il faut un budget pour la France, parce que la France doit être gouvernée, parce que je sais aussi que le chaos engendrerait en réalité une situation qui serait d’abord défavorable aux plus vulnérables, les plus riches s’en sortent toujours”, Olivier Faure a déclaré sur France Inter.
Au lendemain d’une rencontre à Bercy avec le ministre des Finances, Éric Lombard, de la gauche, il a néanmoins réitéré ses conditions.
Sur les retraites, il a appelé à “une discussion globale”, tout en maintenant sa demande d’une “suspension” de la réforme portant l’âge de la retraite à 64 ans, un “signal important” selon lui.
“Je ne veux pas partir dans le vide (…) Il y a des besoins de financement aujourd’hui – cette année environ 3 milliards, à la fin de la décennie, 15 milliards – donc on ne peut pas considérer qu’il suffirait simplement de l’abroger et de le laisser”. en plus », a-t-il argumenté. Et il développe sa demande : « commencer par suspendre (…), faire une conférence de financement (…) à l’issue de laquelle on pourra passer à un nouveau système, trouver des financements alternatifs ».
Au-delà, il a demandé au gouvernement d’annuler les 4 000 suppressions de postes prévues dans l’Éducation nationale et de « financer le Ségur », qui a permis d’augmenter les salaires en milieu hospitalier après la crise du Covid-19. .
Promettant de s’opposer “très fermement” aux mesures proposées par “la droite voire l’extrême droite” du gouvernement, il a répété que “sur la question budgétaire, sur la question de la vie quotidienne des Français, il faut avancer”. .
La veille, à la sortie de Bercy, le chef des socialistes avait exigé du gouvernement des « concessions remarquables » pour ne pas aller vers la censure.
Olivier Faure a répété qu’il était « dans l’opposition » tout en étant « ouvert au compromis ». Pour lui, « au Nouveau Front populaire, il y a une majorité de parlementaires qui sont pour le dialogue ».
“S’il y a des ouvertures, la possibilité d’améliorer la vie des gens, (…), là nous serons le moteur de ce changement”, a semblé confirmer Fabien Roussel, le leader des communistes, sur TF1, espérant apporter sa “contribution” lors de la réunion à Bercy prévue mercredi.
Sur la question des retraites, il a proposé de “sauter la mesure de l’âge jusqu’à la prochaine présidentielle qui sera un moment de grand débat politique”, en 2027.
Le ministre des Finances et la ministre du Budget Amélie de Montchalin continuent de recevoir partis et groupements politiques toute la semaine. Mardi, sont attendus Édouard Philippe et les représentants d’Horizons, puis le chef des sénateurs Les Républicains Mathieu Darnaud.