CC’est un nouveau départ que le monde du cyclisme va scruter avec beaucoup de curiosité et que ses nombreux fans attendent avec impatience. A 32 ans, Julian Alaphilippe débutera sa douzième saison professionnelle en 2025 sous de nouvelles couleurs à tendance noire, celles de l’équipe suisse Tudor. Le Français n’avait jusqu’ici porté que le maillot de l’équipe belge Quick-Step (sous différents noms), même en tant qu’espoir. Mais l’idylle a pris fin après deux dernières années décevantes d’un point de vue sportif et mouvementées avec son patron, Patrick Lefévère, qui ne l’a pas épargné médiatiquement.
Actuellement en entraînement de préparation à Moraira, dans le sud de l’Espagne, l’ancien double champion du monde (2020 et 2021) s’est évidemment dit « super motivé », lors de la présentation de l’effectif ce mardi, convaincu que c’était « le bon moment pour ce grand changement ».
Alors que Jean-René Bernaudeau, le manager de l’équipe TotalEnergies, a longtemps tenté de le séduire, Alaphilippe a finalement choisi une autre équipe de deuxième division mondiale pour cet éventuel rebond de fin de carrière via un contrat de trois ans. A la tête de Tudor, le Français retrouvera Fabian Cancellara, l’ancien spécialiste des classiques pavées, qui mène un projet aux moyens importants.
Vivre avec Hirschi
« J’ai aimé le projet dès les premières discussions que nous avons eues avec Ricardo (Scheidecker, directeur sportif), Raphi (Raphael Meyer, directeur général) et Fabian (Cancellara). J’ai tout de suite aimé l’idée de faire partie de cette équipe jeune mais avec beaucoup de caractère et d’ambition”, a expliqué le Français. Il est vrai que Tudor, simplement créé en 2022, semble destiné à se hisser assez rapidement parmi les meilleurs. Car outre Alaphilippe, il s’est offert un autre puncheur de classe mondiale, le Suisse Marc Hirschi, transfuge des Emirats Arabes Unis, ou le puissant sprinter sur route autrichien Marco Haller, qui épaulera le sprinteur Arvin de Kleijn, notamment vainqueur d’une étape sur Paris-Nice en 2024.
Alaphilippe et Hirschi ne risquent-ils pas de se marcher sur les pieds, eux qui ont les mêmes caractéristiques ? Le Français ne le pense pas : « Cette cohabitation est un problème de riches. Il n’y aura pas de rivalité entre nous. Au fond, j’ai le caractère d’un leader, d’un attaquant et cela ne changera jamais. Mais j’ai toujours été heureux d’aider mes coéquipiers et je serais heureux de voir Marc atteindre ses objectifs», a-t-il assuré.
Séduire les organisateurs
Quoi qu’il en soit, Tudor aura besoin de tout le monde pour séduire les organisateurs. Car en terminant la saison 2024 au 22e rang mondial au nombre de points UCI, l’équipe suisse, soutenue par l’horloger de luxe, est restée en deuxième division et dépendante des invitations pour accéder aux plus grandes courses. En attendant de connaître son programme complet, le Français débutera sa saison lors de la Figueira Classic au Portugal le 16 février suivi du Tour de l’Algarve. Mais avec un tel recrutement, les autres portes devraient s’ouvrir rapidement… Pour le moment, les organisateurs du Tour (ASO) n’ont pas encore livré leurs clés, mais ils ont invité Tudor (et donc Alaphilippe) au prochain Paris-Nice, en attendant de se prononcer. entre Tudor, TotalEnergies et Uno-X pour les deux billets restants.
« J’espère que nous pourrons participer à toutes les courses que nous rêvons de courir. Je suis toujours optimiste, c’est un rêve d’aller sur le Tour, c’est dans nos têtes bien sûr mais c’est encore loin… » Avec deux titres de champion du monde, une étiquette chérie du public français et un passé glorieux dans l’épreuve ( 5ème en 2019, 6 étapes gagnées, super combatif en 2019 et meilleur grimpeur en 2018), Alaphilippe devrait peser de tout son poids. Ses patrons ne s’y sont pas trompés en allant le chercher…
