Coïncidence du calendrier, l’homme qui se tient à la barre du tribunal avait justement rendez-vous avec la justice ce lundi 6 janvier pour répondre d’un vol de produits cosmétiques, pour un préjudice de 900 euros, commis le 21 septembre dernier au sein du Leclerc. magasin, à Marmande. Or, s’il se retrouve devant la chambre criminelle du tribunal judiciaire, c’est aussi parce que trois jours auparavant, il s’était rendu coupable des mêmes faits, cette fois près d’Intermarché, à Agen. Mais c’était sans compter sur la vigilance des agents de sécurité, qui avaient repéré le comportement de ce « client » grâce à la vidéosurveillance.
« Je n’ai fait ça que deux fois », certifie ce ressortissant algérien, qui avait également fourni une fausse identité au moment de son interpellation. “Non, vous avez été attrapé deux fois”, explique le président. Et pourquoi voler ces produits qui ne sont pas indispensables ? » Le prévenu de 31 ans, dont les propos sont traduits en arabe par un interprète, indique qu’il envisageait de revendre les marchandises sur les marchés, pour gagner un peu d’argent.
Faits de « nature légère »
Arrivé en France en 2022, sans abri et travaillant parfois dans l’agriculture ou le BTP sans être déclaré, le trentenaire est également connu en Gironde et près de Marseille, dans d’autres procédures judiciaires sous ses différents pseudonymes. « Vous n’avez pas de papiers, pas de femme ni d’enfant ici, vous fournissez une identité incertaine : pourquoi rester en France si vous ne respectez pas les règles ? », demande le juge.
Regrettant que le prévenu n’ait pas respecté les conditions de sa mission à Marmande, le représentant du ministère public a requis un an d’emprisonnement et cinq ans d’interdiction de séjour sur le territoire français. Une peine jugée sévère par la défense, au vu des faits de délinquance présumés, « de caractère léger ».
Le prévenu a finalement été condamné à six mois de prison et maintenu en détention à l’issue de l’audience.