la hausse inquiétante des viols

Les cas de viols sont évidents au Sénégal. Pour dissuader les bourreaux, l’État a durci les sanctions, avec l’adoption de la loi criminalisant le viol et la pédophilie. Malgré ces mesures draconiennes, les viols, certains plus odieux que d’autres, sont légion dans le pays.

1er janvier 2024. Malika, en banlieue de Dakar, est consternée et terrifiée. Ce coin autrefois paisible donne des airs de désert sombre habité par le chagrin. Le viol suivi du meurtre de Diary Sow, une jeune fille de 12 ans, la veille, a plongé ce quartier très peuplé de Keur Massar dans la douleur et la tristesse. Les populations alarmées gémissent de douleur et de larmes. Malika reste groggy. La perte tragique de cet enfant parti dans la fleur de l’âge plonge les habitants de cette localité dans l’amertume. C’est dans la nuit du 31 décembre 2024 au 1er janvier 2025 que s’est produit le drame. Alors que les Dakarois célébraient le Nouvel An avec des feux d’artifice, Malika était enveloppée par une ombre sinistre née d’un viol suivi d’un meurtre.

Selon les premiers éléments de l’enquête ouverte par la gendarmerie, la victime a été retrouvée morte, son corps sans vie déposé dans les toilettes d’une concession voisine. L’enquête révèle que ce crime odieux est un viol qui a mal tourné. L’auteur présumé des faits, un voisin, a déjà reconnu les faits devant les enquêteurs. Ce viol est le énième qui plonge le pays dans la tourmente et le désarroi. Déjà, en décembre 2024, un autre cas de viol suivi d’une grossesse défrayait la chronique à Joal-Fadiouth, une commune du département de Mbour, située à 100 km au sud de Dakar. Awa Barry (pseudonyme), une fillette de 9 ans, est tombée enceinte après avoir été maltraitée par son maître coranique. Ce cas emblématique de maltraitance sur enfant commis en milieu religieux a été révélé lors d’une émission télévisée en novembre 2024.

Cette histoire a stupéfié les Sénégalais et a remis en lumière les nombreux cas de viols qui pullulent dans les milieux religieux où ce sujet était considéré comme tabou. En l’occurrence, c’est Awa Barry qui a dénoncé les agissements de son professeur Aliou S., après quatre mois de calvaire. Inscrite en classe de Cm2, elle a suivi des cours particuliers coraniques auprès de ce professeur, la quarantaine, veuf et père de « grands enfants ». Un religieux impliqué dans Touba Par ses connaissances religieuses, il s’était fait un nom dans le quartier et presque tout le monde allait apprendre le Coran chez lui. Mais c’est début novembre que le mythe s’effondre comme un château de cartes. Après un malaise, une échographie révèle qu’Awa Barry est enceinte.

Face à ses parents, elle s’effondre et révèle les abus infligés par son maître depuis des mois. « A la fin des cours particuliers, il lui a demandé de rester pour l’aider à réaliser certaines tâches ménagères. Ensuite, il lui a fait boire de l’eau qui, selon lui, était bénéfique pour améliorer la mémoire de l’enfant. Une fois droguée, il l’a violée», a rapporté le commandant-major Diabang de la gendarmerie de Joal-Fadiouth où la famille de la victime avait porté plainte. A Touba, 27 jeunes filles avaient accusé leur maître coranique, apparenté à une puissante famille maraboutique, de viols répétés. L’accusé, un dénommé Serigne Khadim Mbacké, est depuis emprisonné en attendant son procès.

C’est après plusieurs semaines de cavale que le présumé coupable s’est présenté à la police de Touba. Par ailleurs, un responsable de la police a informé que le violeur présumé « a été arrêté après s’être dénoncé à la police. Après interrogatoire, il a été mis à la disposition de la gendarmerie. Il était en fuite. » Cette affaire a été révélée à la suite d’une plainte de victimes, « considérées comme mineures » qui avaient produit des certificats médicaux. L’école coranique, où étaient dispensés les enseignements sur l’islam, a été fermée, selon la presse locale, indiquant que l’affaire a éclaté lorsqu’une des filles a refusé de retourner à l’école parce que le maître coranique « avait eu des relations sexuelles avec elle et tous les autres ». filles”. L’ironie est que cette affaire de viols répétés a été révélée quelques jours avant la fin du Ramadan 2023.

Ibrahim KANDÉ

 
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