Justin Trudeau a lancé l’année 2025 en annonçant lundi qu’il quittait son poste de Premier ministre du Canada, mais pas avant que le Parti libéral du Canada (PLC) n’ait réussi à trouver un remplaçant. En attendant, les élus de la Chambre des communes ne reviendront pas de sitôt à Ottawa, puisque le Parlement est prorogé jusqu’au 24 mars.
La crise politique majeure qui secoue Ottawa a eu raison du premier ministre à l’heure où les élections fédérales se profilent et où la transition du pouvoir aux États-Unis rend les clés de la Maison Blanche au président élu Donald Trump, déterminé à imposer des mesures néfastes. tarifs douaniers à l’industrie canadienne. À quoi peut-on s’attendre ensuite ?
Qui doit désormais affronter Donald Trump ?
L’annonce de lundi ne change rien à l’équipe ministérielle actuelle du Canada, pour le moment. Justin Trudeau reste pour un temps chef du gouvernement du Canada, et à ce titre sera toujours responsable des relations avec les États-Unis au moment de l’investiture de Donald Trump le 20 janvier.
« Le gouvernement qui a été élu pour protéger les Canadiens et leurs intérêts dans un monde très complexe, […] “Nous poursuivrons ce travail en mettant l’accent sur ce qui est dans l’intérêt des Canadiens”, a assuré Justin Trudeau lundi.
Le pouvoir exécutif restera ainsi en place le temps que le Parti libéral trouve un nouveau chef, qui deviendra également le 24e Premier ministre du Canada, au moins jusqu’aux prochaines élections générales. Toutefois, les ministres n’auront plus à faire rapport au Parlement jusqu’à ce que celui-ci se réunisse à nouveau le 24 mars 2025.
Quand le prochain chef et candidat libéral sera-t-il choisi ?
Les hauts responsables du PLC décideront cette semaine de la date du vote des membres qui déterminera l’identité du successeur de Justin Trudeau. Le règlement intérieur du parti précise seulement que les règles de vote doivent être communiquées aux membres 27 jours à l’avance.
La constitution du PLC prévoit des règles strictes pour le choix d’un nouveau chef, et Justin Trudeau a choisi de s’y conformer en annonçant lundi que son remplaçant devra être choisi « à la suite d’un processus national rigoureux et compétitif ». .
La course à la succession de M. Trudeau devra se dérouler dans des délais extrêmement serrés, car les courses à la direction durent généralement plusieurs mois. Les libéraux devront nécessairement élire leur prochain chef avant le 24 mars, date du retour des élus à Ottawa pour l’ouverture d’une nouvelle session parlementaire.
Qui choisira le prochain leader ?
M. Trudeau ne donne pas à son caucus la possibilité de nommer un chef par intérim, ce qui aurait pu se produire s’il avait décidé de quitter son poste immédiatement.
Ce sont les membres du Parti libéral qui pourront voter sur l’identité de leur prochain chef, et donc du prochain premier ministre. Le vote pour élire le leader se déroulera au scrutin secret et suivra une procédure bien définie, supervisée par une commission spécialement dédiée à cette élection.
Contrairement à d’autres partis politiques, les libéraux offrent gratuitement leurs cartes de membre. « Toute personne peut s’inscrire comme libéral inscrit si elle remplit les conditions fixées par le Conseil national. Il n’y a pas de frais d’inscription », indique la constitution.
Le président du PLC, Sachit Mehra, a déjà annoncé lundi « entamer les démarches nécessaires » en vue de trouver un successeur à M. Trudeau. Le Conseil national du parti, qu’il préside, devrait communiquer cette semaine les modalités de la prochaine élection.
Qui sont les successeurs possibles de Justin Trudeau ?
Des discussions sur les successeurs potentiels de M. Trudeau avaient déjà eu lieu en coulisses bien avant l’annonce officielle de Justin Trudeau.
Le nom de l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, circule déjà depuis plusieurs mois à Ottawa. Dans les jours précédant la démission de M. Trudeau, le banquier avait commencé à contacter des députés libéraux pour préparer sa candidature à la direction, rapporte le Étoile de Toronto.
L’ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland, qui a quitté le cabinet en décembre, apparaît également comme une candidate de choix. Plusieurs sondages donnent un avantage à Mmoi Freeland, avec un soutien devant Mark Carney, ainsi que de nombreux ministres libéraux potentiels.
Le ministre et ami de longue date de Justin Trudeau, Dominic Leblanc, fait également partie des prétendants potentiels. L’Acadien a succédé à Chrystia Freeland au poste de ministre des Finances après sa démission le mois dernier.
Les noms des principales ministres de Justin Trudeau, Anita Anand (Transports) et Mélanie Joly (Affaires étrangères), sont également souvent évoqués parmi les successeurs possibles. Le ministre François-Philippe Champagne « évalue ses options » et ne ferme pas la porte aux candidatures, selon un proche.
L’ancienne première ministre de la Colombie-Britannique Christy Clark (2011-2017), qui serait également en lice pour le poste, a rapidement salué lundi la carrière du premier ministre Justin Trudeau en français, se disant «impatiente de rejoindre les dizaines de milliers de personnes». des Canadiens qui seront appelés à choisir notre prochain chef.
Quand auront lieu les prochaines élections fédérales ?
Les prochaines élections fédérales auront lieu ce printemps, selon le ton adopté lundi par tous les chefs des partis d’opposition. Dès le retour des élus au Parlement, le 24 mars, le gouvernement devra prononcer un discours du Trône.
Les élus de l’opposition, majoritaires au Parlement, auront l’occasion de renverser le gouvernement lors d’un vote sur ce discours du Trône, qui est aussi un vote de confiance. Six jours de débats sont prévus, pendant lesquels le gouvernement ne pourra rien faire adopter sans le soutien d’un parti d’opposition.
Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a catégoriquement rejeté l’idée de travailler avec un nouveau chef libéral et promet de voter avec le Bloc québécois et le Parti conservateur pour déclencher des élections à la première occasion. Le chef du Bloc, Yves-François Blanchet, annonce que, depuis lundi, le Canada est plongé dans des « mois préélectoraux ».