La colère des agriculteurs de la Coordination rurale gronde. Ce lundi matin, après une nuit passée à terre sur la commune d’Orveau, dans l’Essonne, une poignée de casquettes jaunes ont franchi le barrage de gendarmerie installé la veille pour les empêcher de rejoindre Paris.
Sur place ce lundi matin, une heure après ce passage en force, l’action est encore sur toutes les lèvres. «C’est l’expression d’un ras-le-bol d’être coincé ici», commente Édouard Legras, président de la Coordination rurale du Loir-et-Cher. Rien n’avance, nous n’avons aucune nouvelle de Matignon. » Selon nos informations, les six tracteurs qui ont réussi à forcer le blocus ont été arrêtés quelques kilomètres plus loin.
Depuis dimanche soir, les agriculteurs du deuxième syndicat de la profession attendent l’autorisation pour manifester « proprement » à Paris. « Nous aimerions que Matignon nous apporte une réponse », poursuit le représentant du Loir-et-Cher. Mais c’est silence radio. Rien sur une autorisation de déplacement et pas plus sur notre demande de rendez-vous avant le 13 janvier. » Date à laquelle le Premier ministre recevra tous les syndicats agricoles.
Malgré les barrages de gendarmerie, quelques agriculteurs avaient déjà réussi à quitter le site dans la nuit. « Ils sont partis en voiture pour ne pas se faire repérer », assure un Chapeau Jaune. Notre objectif est toujours d’être entendu à Paris. »
Dimanche soir, à Orveau, le porte-parole syndical Patrick Legras a encouragé ses troupes à faire preuve de discrétion pour ne pas se faire repérer. Deux consignes : pas de chapeaux jaunes ni de tracteurs pour passer incognito et se fondre dans la foule.