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Dans l’Hérault, l’arbre épineux lutte contre l’habitat illégal dans les espaces naturels et agricoles

Au bord de l’immense étang de Thau (Hérault), deux cabanes où des familles venaient passer leurs vacances ont été détruites cette année. Cet habitat informel, aménagé illégalement dans des zones naturelles ou agricoles, s’est tellement répandu qu’il est désormais dans le collimateur des autorités. En l’occurrence, de la collectivité de Sète Agglopôle Méditerranée, qui s’est chargée de retirer les deux hangars et toute trace de passage de vacanciers.

« L’objectif est de redonner aux lieux leur aspect d’origine, et de les rendre inaccessibles »pointe Sandrine Lafont, chargée de projet espaces naturels et agricoles de la communauté urbaine, heureuse de voir « l’extraordinaire capacité de résilience de la nature : on enlève tout à l’automne et au printemps, c’est comme si la parcelle n’avait jamais été bâtie »elle admire.

L’opération de renaturation s’inscrit dans le cadre d’une convention avec le Conservatoire du Littoral, structure publique qui veille à la préservation des espaces côtiers. Auparavant, la structure avait acquis le terrain. La volonté de préserver ces zones humides fragiles, à la précieuse biodiversité, se conjugue à celle de protéger les populations de la submersion marine et des inondations.

Très souvent, ce qui était à l’origine un simple abri en espace naturel ou une remise à outils sur un terrain agricole est transformé sans autorisation en résidence secondaire ou en habitation permanente avec bâti solide, auvent, etc., sans raccordement au réseau. sanitaire. Avec des motivations diverses : certains construisent au fil des années une maison avec piscine dans un paysage de rêve ; d’autres n’ont pas les moyens de se loger et installent d’abord une caravane avant de construire une maison de fortune. Et, plus rarement, y entreposer du matériel lié à leur activité professionnelle.

Ce phénomène a pris une ampleur sans précédent, du Gard aux Pyrénées-Orientales. « C’est une forme de périurbanisation autour de zones denses comme Montpellier ou Sète »explique Cédric Bohun, de la délégation rive Languedoc-Roussillon du Conservatoire du littoral. Dans l’Hérault, environ 30 000 parcelles sont « cabanisées » sur le littoral et même dans l’arrière-pays, selon la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). Elle les a repérés il y a trois ans grâce à son logiciel cartographique d’intelligence artificielle Aigle, capable de comparer des photos aériennes sur trois périodes différentes.

Zones à risque

Il apparaît qu’un cinquième des parcelles illégalement habitées sont situées dans des zones à risque majeur, menacées par des incendies de forêt ou des inondations. Surtout, ces occupations illicites sont accusées de polluer et de dégrader les milieux naturels, de détourner les terres agricoles vers des habitations et de contribuer à la hausse des prix des terrains, empêchant l’implantation de jeunes agriculteurs.

L’essentiel du contrôle repose sur les communes, qui effectuent le contrôle des terres et, avec des subventions du Conservatoire du littoral ou de l’agence de l’eau, cherchent à acquérir les espaces naturels à protéger et à faire en sorte que l’agriculture foncière revienne aux agriculteurs. Mais, depuis trois ans, la préfecture de l’Hérault leur vient en aide et multiplie les contrôles à grande échelle. Les services communaux et les forces de l’ordre sont mobilisés pour dresser des procès-verbaux et signaler les infractions à la justice.

Ces occupations illicites sont accusées de polluer, de dégrader les milieux naturels et de détourner des terres agricoles à des fins d’habitation.

En cas de construction sans autorisation, l’enjeu est d’intervenir avant le délai de prescription, six ans au pénal et dix ans au civil, en obtenant le départ des occupants, menacés d’amendes administratives ou de poursuites judiciaires. Mais la répression se heurte à la question sociale : il arrive que des ménages en situation précaire, victimes invisibles de la pénurie de logements, soient insolvables et doivent être relogés.

Question sociale

De nombreux autres territoires sont dans le collimateur. Selon la fédération Terre de Liens, qui remobilise les terres pour l’agriculture, l’habitat illégal est par exemple visible en Ardèche. « Lors d’un diagnostic des friches agricoles pour la communauté de communes d’Aubenas, la plupart de celles que nous avons identifiées étaient concernées par la cabanisation »note Hélène Béchet, coordonnatrice territoires et communautés de la fédération.

En Île-de- aussi, l’occupation illégale d’espaces naturels et agricoles est dans le viseur de la société d’aménagement et d’aménagement rural. Elle est plus largement préoccupée par “mitage”qui comprend également le défrichement illégal et le déversement illégal de déchets.

Mais pour les autorités locales, en première ligne, “le sujet est très épineux et politique”note Hélène Béchet. D’autant que nombre d’entre eux continuent de bétonner leur territoire avec des infrastructures routières, de nouveaux quartiers, ou encore des équipements de sports et de loisirs, encore plus destructeurs que la cabanisation.

 
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