après plus de 50 ans d’existence, le Marineland d’Antibes a fermé ses portes au public ce dimanche

après plus de 50 ans d’existence, le Marineland d’Antibes a fermé ses portes au public ce dimanche
après plus de 50 ans d’existence, le Marineland d’Antibes a fermé ses portes au public ce dimanche

Le Marineland d’Antibes, dans le sud-est de la , a fermé définitivement ses portes au public ce dimanche 5 janvier après le dernier spectacle de ses orques Wikie et Keijo, victime de la désaffection du public mais aussi de la législation interdisant les spectacles de cétacés.

“Nos cœurs sont en morceaux” : comme Salomé Mathis, une jeune aide-soignante venue dire au revoir à ses ex-collègues du parc aquatique, visiteurs et salariés ont exprimé leur désarroi.

“On ne se rend pas encore compte que ces animaux vont être séparés et emmenés très loin”, déplore devant le bassin aux lions de mer la jeune femme de 23 ans, partie aujourd’hui travailler dans un autre parc animalier. , le Safari Africain à Toulouse. (sud-ouest).

Enlaçant l’une de ses anciennes collègues, elle ne peut s’empêcher de fondre en larmes sous la bruine occasionnelle au milieu des installations de ce qui fut, pendant des années, l’attraction phare de la Côte d’Azur, accueillant jusqu’à un million et demi de visiteurs. par année.

“Je comprends qu’il se ferme avec la baisse de fréquentation, mais je suis déçu car on aurait pu évoluer différemment”, déplore Jérémy Lo Vasco, 34 ans, gardien depuis 10 ans dans ce parc qui se présentait comme le premier zoo marin d’Europe. et employait 103 salariés permanents et quelque 500 saisonniers.

“Pour l’instant, nous ne pensons pas à notre propre sort car notre priorité est que les animaux se portent bien, mais le coup viendra plus tard”, déplore-t-il.

Il évoque un « effet boule de neige », avec les inondations de 2015 qui ont noyé le site, la sortie du film « Blackfish » dénonçant la captivité des cétacés, les manifestations d’opposants, l’évolution du public et enfin le Covid. Autant d’événements qui ont miné la fréquentation du parc et ont conduit son propriétaire, le groupe espagnol Parques Reunidos, à annoncer sa fermeture définitive, seules les activités ludiques devant être conservées pendant la saison estivale.

Ouvert en 1970

Le coup de grâce a été donné par une loi française du 30 novembre 2021 qui interdit les spectacles avec des orques ou des dauphins à partir de fin 2026. Or, selon la direction du parc, 90 % des visiteurs, passant en 10 ans de 1,2 million à 425 000 par année, sont venus pour ces représentations.

“C’est un monde qui m’a émerveillé, (…), en revenant ici régulièrement on s’y attache”, explique Jade Ronda, 20 ans, employée de l’immobilier qui avait récemment découvert le parc et en était tombée amoureuse.

A la billetterie, où plus d’un millier de billets avaient été vendus avant dimanche midi – une foule habituellement atteinte en été –, l’employé a préféré garder le silence. Après 27 ans à la maison, « psychologiquement, c’est dur », dit-elle.

« Tous les salariés bénéficieront d’un accompagnement individuel dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi. Il y en a certains, comme les soigneurs de dauphins, dont le métier va disparaître», affirme un responsable de la direction souhaitant garder l’anonymat.

Avec ses sacs remplis de friandises, une retraitée habitant Nice (sud-est), « Mamie Nougat », comme la surnommaient les employés du parc, est venue distribuer ses friandises au personnel. « Les spectacles sont magnifiques, il faut voir cette interaction entre les soigneurs et les animaux, c’est fantastique », décrit-elle.

La fermeture de Marineland met fin à une histoire commencée lorsque le comte Roland Paulze d’Ivoy de La Poype, héros de la Seconde Guerre mondiale, inaugure ce parc, sur le modèle de ce qu’il avait vu aux États-Unis. entièrement dédié à la faune marine.

« La véritable vocation de Marineland a toujours été la protection des animaux marins. Lorsque je l’ai créé, en 1970, les dauphins, les orques et les phoques n’étaient que du gibier chassé dans l’indifférence générale », a-t-il déclaré. en 1990, lors du 20e anniversaire du parc.

Dimanche, Wikie et Keijo, les deux dernières orques de Marineland, ont donné leur dernière prestation sous un tonnerre d’applaudissements. Les autorités françaises ayant refusé leur transfert vers le Japon, leur destination future reste incertaine, tout comme celle des 4 000 autres animaux de 150 espèces différentes (dauphins, otaries, tortues, poissons, coraux…) qui peuplent les bassins du parc.

 
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