Les agriculteurs sont de retour sur les rails. Comme annoncé fin décembre, la Coordination rurale (CR), deuxième syndicat agricole, appelle ses adhérents à se rendre à Paris. Parmi les raisons, la date jugée « beaucoup trop tardive » – le 13 janvier – de la réunion fixée par les services du Premier ministre François Bayrou aux responsables syndicaux. Le CR réclame également « la fin de la sur-transposition des règles européennes en France » et que les contrôles effectués dans les exploitations soient « réorientés » vers les importations et les « problèmes d’étiquetage ».
Comment comptent-ils agir cette fois-ci ? Pour l’instant, très peu d’informations filtrent. La principale question concerne le blocage de Paris. Si cela est très probable dès ce lundi, il n’est pas impossible que cela démarre ce dimanche soir. D’une part, le secrétaire général du CR Christian Convers a affirmé ce dimanche en début d’après-midi dans Le Parisien – tout comme un autre responsable nous l’a dit ce samedi matin – qu’il « n’y aura pas de blocus » ce dimanche soir et que le les tracteurs « s’approcheront simplement de Paris ».
En revanche, la présidente du CR Véronique Le Floc’h s’est avancée sur RMC ce dimanche matin en voulant « encercler » Paris sans donner de précisions sur les délais. Peu après sur Sud Radio, elle recommandait aux vacanciers franciliens de retour dans la région ce dimanche de prévoir un retour anticipé. Interrogée sur cette différence de ton par Le Parisien, Véronique Le Floc’h a préféré rester discrète pour ne pas être “acculée par les forces de l’ordre”, mais a assuré ne pas vouloir “empêcher les gens de rentrer chez eux”.
« Nous avançons à l’aveugle »
Doit-on comprendre qu’il n’y aura pas d’action ce dimanche soir ? Qu’il s’agira de barrages filtrants relativement souples, par exemple au péage de Saint-Arnoult (Yvelines) ? Aucune réponse officielle à ce sujet. « Nous avançons aveuglément. Nous ferons tout pour déranger le moins possible nos concitoyens », affirme une source au sein du syndicat qui appelle la population à les « rejoindre ». “On a compris qu’ils nous soutenaient, s’ils sont bloqués ce sera plus par la police que par nous”, appuie Véronique Le Floc’h.
Pour la suite de la mobilisation, les responsables du CR entretiennent encore une fois volontairement le flou. Mais, il y aura « à partir de demain (Lundi) “ tracteurs à Paris, selon le syndicat. Avec un maître mot : « respect des personnes et des biens », assure Véronique Le Floc’h. « Nous n’avons pas de petites machines, mais le but reste de chercher des réponses qu’on ne nous donne pas », ajoute-t-elle.
Concrètement, le CR s’est organisé “pour que les tracteurs voyagent le moins possible”, a assuré ce dimanche après-midi Amélie Rebière, présente pour le syndicat en Corrèze sur France 3 Nouvelle-Aquitaine. « Ce sont principalement des tracteurs qui viendront d’Île-de-France, des départements limitrophes. Mais les Limousins viendront en renfort, en train, en bus ou en voiture”, a-t-elle déclaré. Des agriculteurs d’autres départements comme le Tarn-et-Garonne sont également attendus à Paris, note France 3 Occitanie.
Une certaine « bienveillance » des autorités
En face, la police se prépare. Samedi, une source au sein du ministère de l’Intérieur nous a indiqué que des consignes avaient été données pour maintenir « la bienveillance à condition qu’il n’y ait ni blocages ni violences durables ». Parallèlement, la préfecture de police de Paris et la préfecture du Val-de-Marne ont interdit les rassemblements non déclarés du dimanche 18 heures au lundi midi dans le centre de Paris et autour du marché de Rungis.
La préfecture de police de Paris a mis en place un « dispositif de sécurité » visant à « prévenir toute dégradation et toute violence » et « toute action brutale », nous a-t-elle indiqué samedi en début d’après-midi sans donner plus de détails. détails. Face à une mobilisation qui pourrait durer plusieurs jours.