Mieux que d’avoir la fève : la dessiner. Cette année, pour l’Epiphanie, le boulanger-pâtissier Rémi Lacoste, basé à Saint-Vincent-de-Paul, a invité les enfants de la commune à mettre la main à la pâte et à imaginer leur propre fève. Une bonne façon pour lui de marquer le coup, un an après avoir remporté les premiers prix des concours départementaux et régionaux de la meilleure galette à la frangipane. « C’était important pour moi d’impliquer le village », confie-t-il dans les cuisines de sa boulangerie située rue du 16-Mars-1962.
la direction de l’école primaire locale, il lance un concours de dessins autour d’un thème simple : le village de Saint-Vincent-de-Paul. « Nous avons reçu une centaine de dessins et nous en avons sélectionné neuf », explique le boulanger. Nous aurions aimé faire plaisir à plus d’enfants, mais le fabricant nous a dit que produire davantage serait difficile. »
Sur les précieuses pièces de porcelaine, on retrouve les dessins de Thomas, Lola, Louis, Aliénor, Hosanna, Léana, Spencer, Sacha et Léane. Leurs œuvres, représentant l’école de musique du village, l’église, ou encore l’étang de la Glacière, sont toutes signées de leur prénom. « Ils ont vraiment travaillé dur », sourit tendrement Rémi Lacoste, qui ne cache pas avoir pris beaucoup de plaisir à découvrir leurs créations. C’était très difficile de choisir. »
Fabriqué en France à partir de beurre de haricots
Les fèves imaginées par les petits Vincentiens ont été conçues et peintes à la main dans les ateliers de l’entreprise artisanale Panessiel, située en Isère. La boulangerie Lacoste en a commandé 5 000. Un chiffre qui peut paraître astronomique, mais qui correspond aux habitudes de vente de cet établissement de renom. « Ils vont tous partir », assure le pâtissier. L’année dernière, nous avons vendu 9 000 galettes des rois, aidés par les résultats des concours que je venais de gagner. »
Rémi Lacoste a beau avoir échoué « de peu » lors du concours national qui s’est déroulé en Haute-Loire début décembre 2023, sa frangipane bénéficie d’une réputation d’excellence façonnée par son savoir-faire et les produits qu’il sélectionne avec soin : du beurre fabriqué près de La Rochelle et des farines produites dans le Gers.
« Je préfère vendre quelques gâteaux en moins, mais avoir le meilleur produit »
De son propre aveu, c’est la première fois que le boulanger utilise également des haricots fabriqués en France pour ses crêpes. Une démarche qui a évidemment un coût : ces fèves en porcelaine lui coûtent 1 euro pièce, contre 45 centimes d’euro pour les fèves venues d’Asie. « Bien entendu, la qualité des produits utilisés a un impact sur le prix final du produit », constate le pâtissier habitué à voir certains clients se plaindre de ses prix.
Mais Rémi Lacoste ne compte pas changer d’approche au profit de quelques mécontents. « C’est un plaisir et une fierté d’avoir de beaux grains cette année », affirme-t-il. Pour nous artisans, miser sur la qualité et la proximité est notre seul moyen de faire la différence face aux grandes chaînes qui peuvent se permettre de baisser leurs prix. Je préfère vendre quelques gâteaux en moins, mais avoir le meilleur produit. » Quel que soit son prix, la galette des rois de la boulangerie Lacoste renfermera cette année un trésor inestimable pour les familles des artistes en herbe qui ont conçu ces fèves.
Comptez 14,80 € pour une crêpe pour quatre personnes, 22,20 € pour six personnes.