Déroute au Championnat du monde junior

Déroute au Championnat du monde junior
Déroute au Championnat du monde junior

(Ottawa) Les critiques sont venues de toutes parts depuis l’annonce de la formation de 25 joueurs pour Équipe Canada junior. Ils n’ont fait qu’augmenter tout au long du tournoi pour finalement culminer jeudi soir, après une deuxième élimination d’affilée en quarts de finale.



Mis à jour hier à 17h00

Les dirigeants de Hockey Canada ont donc dû se débrouiller vendredi. Scott Salmond, Al Murray et Peter Anholt se sont présentés aux médias avec très peu d’enthousiasme.

« Le programme d’excellence est de ma responsabilité, comme toutes les équipes nationales. Et donc, comme les autres Canadiens, je suis extrêmement déçu. Je suis désolé envers Hockey Canada, nos bénévoles, nos membres, nos partisans. Ce n’est pas inacceptable, mais nous ne pouvons pas l’accepter. «C’est quelque chose sur lequel nous allons travailler très sérieusement pour nous améliorer et trouver des moyens de gagner», a déclaré dès le début le vice-président principal de la haute performance de Hockey Canada, Scott Salmond.

C’est la première fois depuis l’introduction du format actuel du Championnat mondial de hockey junior que le Canada termine cinquième deux années de suite. Le niveau de compétition était certes très élevé, mais le résultat demeure décevant, voire alarmant pour le programme canadien. Le pays a tout de même remporté deux médailles d’or d’affilée en 2022 et 2023.

“Je pense que les leçons tirées de ce tournoi sont très importantes”, a admis le dépisteur en chef Al Murray. Et je l’ai dit à nos joueurs avant le match, il y a beaucoup d’opinions, beaucoup de choses qui sont écrites, beaucoup de choses qui sont dites, mais c’est parce que les gens se soucient de notre équipe. C’est la responsabilité que nous avons tous. »

À long terme, notre programme s’est avéré efficace. Nous avons prouvé que nous faisons les choses correctement, avec les bonnes personnes. Et cela ne va pas changer. Je ne pense pas que les résultats soient toujours représentatifs des personnes ou du processus. Parfois nous gagnons et parfois nous perdons. Dans notre pays, nous devons gagner bien plus souvent que perdre, et c’est ce à quoi nous nous engageons.

Al Murray, chef recruteur de Hockey Canada

Beaucoup recherchent les coupables de ces deux tristes résultats. Personne ne semblait vouloir en assumer la responsabilité alors que tout le monde disait ne rien regretter. C’est finalement Scott Salmond qui s’est levé.

« Vous pouvez m’en vouloir. Si vous pensez que le problème vient du recrutement des joueurs, c’est moi qui ai embauché les recruteurs. Si vous pensez que le problème vient des entraîneurs, c’est moi qui ai engagé l’entraîneur. Donc si vous voulez blâmer quelqu’un, vous pouvez m’en vouloir. Mais c’est notre travail, c’est ce à quoi nous nous engageons. Ce pays veut gagner, et personne ne veut gagner plus que les joueurs et les gens présents dans cette salle. Personne. Ce ne sont pas des décisions politiques. Ce ne sont pas des décisions prises sur un coup de tête ou par émotion. Ce sont des décisions réfléchies basées sur la volonté de gagner, et parfois on gagne, parfois on perd. »

Un manque de discipline et d’offensive

“Peut-être trop de pénalités et pas assez de buts”, a résumé Salmond. C’est comme ça que nous en sommes arrivés là à la fin. »

Difficile de le contredire. L’attaque anémique du Canada n’a produit que 13 buts sur 205 tirs, le pire pourcentage de réussite de la compétition.

L’indiscipline aura également coûté cher aux Canadiens. Ils ont conclu la compétition au premier rang des équipes les plus punies avec 113 minutes en seulement cinq duels. Les joueurs canadiens n’ont pas pu s’adapter à temps au style d’arbitrage au niveau international.

Beaucoup ont remis en question la composition de l’équipe. De nombreux joueurs d’élite ont été écartés au profit de certains acteurs. Beckett Sennecke, Andrew Cristall, Michael Misa, Carter Yakemchuk, Zayne Parekh et plusieurs autres grands noms ont été ignorés.

“Nous recherchions des joueurs qui avaient du talent, mais qui seraient également capables de rivaliser avec acharnement”, a déclaré Al Murray. Je pense que nous les avions. Je ne pense pas que nous manquions de talent. Nous n’avons pas marqué par moments, et cela semblait être une chose collective. Je ne sais pas comment l’expliquer. […] Nous ne voulions pas de joueurs à sens unique. Nous ne voulions pas de concurrents dépourvus de compétences. Et je pense que nous avions une bonne combinaison de tout cela, mais au final, cela ne nous a pas réussi. »

Deux moments charnières

La défaite historique de 3-2 en fusillade contre la Lettonie lors du deuxième match de la phase préliminaire a été identifiée comme un moment charnière pour l’équipe canadienne. Après une victoire convaincante en lever de rideau 4-0 contre la Finlande, il a fallu attendre la troisième période du quart de finale contre la République tchèque avant de retrouver la véritable identité de l’équipe.

«Je pense que cela a eu un impact sur le groupe», a déclaré Peter Anholt, gérant d’Équipe Canada junior. J’ai senti une différence dans l’équipe à ce moment-là. Nous avons dominé cette rencontre par moments. Nous avons eu beaucoup de tirs, mais cela n’est pas toujours révélateur de la qualité de la prestation. Il faut aller à l’intérieur, dans les zones où il faut marquer. Mais si nous avions marqué un autre point dans ce match, nous ne serions probablement pas là aujourd’hui. […] Malgré tous les efforts pour surmonter cela, je pense qu’un retour triomphal en quarts de finale aurait pu enflammer notre équipe. Nous aurions eu ce petit déclencheur qui nous aurait propulsé, mais cela ne s’est pas produit. »

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

L’équipe canadienne pour le Championnat mondial de hockey junior

La blessure de Matthew Schaefer dans les premiers instants de cet affrontement a également eu un impact énorme. Il avait été le meilleur défenseur et le meilleur joueur du Canada lors des matchs préparatoires ainsi que lors du premier duel contre la Finlande.

« Son absence a affecté l’ambiance dans notre chambre. Ce jeune joueur de 17 ans avait une capacité à diriger et à apporter de l’énergie dans la salle. Et je pense que son absence a fait une différence. D’un point de vue offensif et défensif, il avait des qualités qu’on n’avait pas ailleurs, et je pense que ça aurait pu changer certaines choses pour nous. »

Le travail de Dave Cameron dans tout ça ?

L’entraîneur-chef Dave Cameron a fait face à de nombreuses critiques. Après tout, il était de sa responsabilité de faire en sorte que ses troupes fonctionnent au maximum de leurs capacités. A noter également que depuis leur défaite 4-1 face aux Américains le soir du Nouvel An, les Canadiens n’ont jamais touché la glace avant leur match de quart de finale. Toutes les séances de formation ont été annulées. “Il n’y a pas de système pour les joueurs fatigués”, a expliqué Cameron.

«Je connais Dave depuis longtemps et c’est un homme de caractère. C’est un leader. Dès le premier jour du camp, nous avions une identité quant à la façon dont nous voulions jouer, et je pense que Dave est resté fidèle à cette identité. Il a poussé les joueurs de la bonne manière, il les a défiés de la bonne manière. Mais en fin de compte, Dave ne marque pas de but. C’est son travail de mettre les joueurs en position de réussir. Je pense qu’il l’a fait, et ce n’était tout simplement pas suffisant cette fois-ci », a conclu Scott Salmond.

Équipe Canada junior aura l’occasion de se remettre sur les rails l’an prochain lorsque le Championnat mondial de hockey junior sera présenté au Minnesota.

 
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