La question est posée depuis vingt ans maintenant. Et si, en 2026, pour les 150e anniversaire de la disparition de l’écrivain du 19e siècle, le moment était enfin venu ? Beaucoup de gens attendent la panthéonisation de George Sand. Une cinquantaine de personnalités du monde de la culture ont signé une tribune pour appeler à ce que cette commémoration soit l’occasion idéale pour honorer la Dame de Nohant.
Les principales personnalités politiques du Cher et de l’Indre – présidents de conseils départementaux, maires de grandes villes et députés – ont déjà écrit à l’Élysée, pour « sensibiliser le Président de la République, puisque la décision viendra de lui »se souvient Georges Buisson, qui fut administrateur du domaine de Nohant entre 2000 et 2011. « Depuis, un comité de soutien, présidé par Juliette Binoche, a été créé »explique celui qui est à l’origine de la plateforme.
« C’est cet aspect moderne qui le rend bien digne du Panthéon »
« En arrivant à Nohant, j’ai découvert une personnalité hors du commun. J’ai réalisé l’ampleur de son engagement. » L’engagement d’une femme, d’abord, puisqu’elle « a su s’imposer dans un milieu machiste, le monde de la littérature, au 19e siècle, qui excluait les femmes »souligne Georges Buisson. Elle a « sans doute la première femme à gagner sa vie en écrivant, et s’impose parmi les plus grands auteurs du romantisme ».
La deuxième chose fondamentale, selon le président du centre culturel de Bourges, c’est son engagement républicain. “Elle s’est battue toute sa vie pour la république, la démocratie, le suffrage universel, pour une société plus égalitaire”il énumère. Georges Sand « nous nous sommes battus pour un idéal qui est aujourd’hui notre héritage »estimates Georges Buisson.
Un appel à « grossir les rangs »
Au-delà de son engagement politique, George Sand commence à être reconnue pour la modernité de sa pensée. « Ce que l’on découvre aujourd’hui, c’est son engagement écologique »fait-il remarquer. « Très tôt, elle a dit que la planète allait disparaître, non pas par cataclysme, mais par la seule faute des hommes. » Il y a plus d’un siècle et demi, elle s’intéressait déjà à la disparition des haies dans les champs, et « a développé des idées modernes sur la question du jardin gratuit. C’est cet aspect moderne qui le rend pleinement digne du panthéon ».
Près de 150 ans après la disparition de l’écrivain, le comité de soutien estime qu’il est « Il est grand temps de reconnaître et d’honorer son héritage ». Par ailleurs, le Panthéon accueille une écrasante majorité d’hommes. “Il n’y a que sept femmes”déplore Georges Buisson, contre 76 hommes. Une situation que de nombreuses voix réclament pour corriger.
L’appel pour demander la panthéonisation de l’auteur est donc ouvert : « Nous souhaitons que le plus grand nombre possible, non seulement des personnalités mais aussi des citoyens, rejoignent nos rangs. » il explique.
Pour soutenir cette demande, vous devez envoyer un email à [email protected]« en indiquant votre nom, votre fonction ou votre lieu de résidence ».