L’annonce de l’utilisation des terminaux Starlink à Mayotte a suscité une polémique en France. Elle manquait également de détails. Quelques jours plus tard, les conditions d’utilisation du service d’accès Internet par satellite commencent à arriver.
Les contours de l’utilisation de Starlink à Mayotte commencent à se préciser. Quelques jours après l’annonce de François Bayrou d’utiliser le service d’accès Internet par satellite de SpaceX, la société d’Elon Musk, le site Politico apprenait de sources concordantes que certains terminaux ne seraient pas pris en charge par l’État français.
Justement, sur les 200 kits Starlink annoncés par le Premier ministre, et qui doivent arriver à Mayotte à partir du 6 janvier, la moitié sera proposée par SpaceX. Le reste devrait donc relever de la responsabilité du gouvernement. Ce n’est pas tout : selon nos confrères, le prix de l’abonnement pour 200 terminaux sera couvert, pour une durée de 3 mois.
Sur le site Starlink, il est indiqué que le prix d’un kit coûte 349 euros (ou 180 euros en version mini), ce qui représente donc théoriquement un coût de 34 900 (soit 18 000 euros) pour 100 terminaux. Quant à l’abonnement, il coûte 70 euros par mois à Mayotte (ou 35 euros en version lite). En comparaison, le prix en France métropolitaine est de 40 euros par mois.
Selon Politico, les 100 kits mis à disposition par SpaceX sont « prêtés », en réalité, ce qui laisse penser qu’ils seront ensuite récupérés par l’entreprise à la fin de l’opération. Selon la rapidité avec laquelle les réseaux télécoms traditionnels seront rétablis, ces terminaux pourraient être utilisés pendant à peine quelques semaines, en tout cas bien avant 3 mois.
Une solution complémentaire aux réseaux télécoms, et source de tensions
Dans un point d’étape réalisé fin décembre, il était indiqué que la connectivité de l’île était passée à 75 % pour le réseau Orange, et à près de 70 % pour SFR. Quant à Free, il se situait à 40 %. Mais il faudra encore plusieurs jours, voire quelques semaines, pour réparer et réalimenter toutes les installations en électricité.
L’affaire du terminal Starlink a cependant donné lieu à une polémique, lancée par un haut responsable d’Orange. Il a dénoncé le choix de l’exécutif d’utiliser Starlink au lieu de lever tous les obstacles administratifs et juridiques qui permettraient aux opérateurs de rétablir beaucoup plus rapidement les communications à Mayotte. Le manque de remerciements a également été déploré.
L’un des points forts de Starlink est de pouvoir arroser rapidement les zones disposant d’un accès Internet, y compris les endroits difficiles d’accès, à l’aide de satellites. Ainsi, une infrastructure terrestre inexploitable ne constitue pas un problème. C’est pratique dans les régions frappées par une catastrophe naturelle, par exemple.
Cependant, les terminaux Starlink doivent également être alimentés en électricité et cela a été un sujet de mécontentement chez Orange. En effet, l’exécutif a exprimé sa crainte que les générateurs déployés pour venir en aide à la population profitent davantage à Starlink que les installations des opérateurs télécoms.
Pour la population mahoraise, ces enjeux apparaissent très éloignés de leurs préoccupations immédiates. L’île, qui a été durement touchée par le cyclone Chido à la mi-décembre, a des besoins dans presque tous les domaines, et ce de manière urgente. Au-delà des télécoms, les enjeux sont nombreux : énergie, eau, alimentation, services publics, sécurité, routes, etc.