sur la base aérienne 181 de la Réunion, base arrière de secours

sur la base aérienne 181 de la Réunion, base arrière de secours
sur la base aérienne 181 de la Réunion, base arrière de secours

Recevez, chargez, envoyez. Le cœur de la logistique du secours aux 300 000 à 400 000 victimes du cyclone Chido bat ici, sur la base aérienne 181e lieutenant Roland-Garros de La Réunion, à 1 400 kilomètres de Mayotte. Au lendemain de sa visite à Mayotte, le Premier ministre, François Bayrou, est attendu sur ce site mardi 31 décembre.

“Nous sommes 89 à être pleinement mobilisés depuis le 14 décembre pour assurer le flux logistique qui transite par notre base”, explique la commandante du 181e, la lieutenant-colonel Karine Gauthier. « On se donne à 300 %, tout le monde est conscient de la gravité de la situation » assure-t-elle.

Trois à quatre heures de sommeil depuis le 14 décembre

Depuis le 14 décembre, ils dorment peu, trois à quatre heures par nuit, parfois moins, rarement plus. «C’est nul, mais nous le faisons. Nous avons subi le premier choc, en portant secours en urgence : pompiers, gendarmes, ingénieurs militaires, du 2e RPIMa pour assurer la sécurité, préparer l’arrivée des secours et prodiguer les premiers secours », dit-elle.

Place désormais à la deuxième vague : transporter au plus vite et en grande quantité des provisions pour soigner, boire, nourrir et reconstruire l’île dévastée par Chido. Pour cela, le 181e Roland-Garros dispose de deux Casas, de deux Dashes et de plusieurs A400M. Ces derniers, les plus gros transporteurs dont disposent les forces françaises capables d’atterrir sur la piste courte de l’aéroport de Mayotte, y effectuent désormais cinq vols par jour.

Les Antonov ukrainiens viennent en aide à Mayotte

La base reçoit également des aides transportées par des Antonov, ces gros-porteurs de fabrication ukrainienne que la loue habituellement pour assurer la logistique de ses opérations extérieures les plus lourdes comme en Afghanistan et au Mali. Le premier Antonov affrété par Paris a atterri le 21 décembre à l’aéroport Roland-Garros de La Réunion, aux côtés de la 181e base. Un monstre des airs de 88 mètres de long, 18 mètres de haut, 89 mètres de large, propulsé par six turboréacteurs, qui fait admirer les aviateurs chargés du déchargement du matériel de secours destiné à Mayotte.

Un deuxième est arrivé le 23 décembre. “Il nous a apporté 80 tonnes de fret, sous forme de palettes stockées à l’arrière, et de conteneurs transportés à l’avant”, explique le capitaine sous la responsabilité duquel ce déchargement a eu lieu. Un troisième était prévu le 28 décembre et un quatrième, attendu le 1er janvier.

A chaque arrivée de l’Hercule ukrainien, même opération. Une fois les palettes et les conteneurs déchargés de ses profondeurs, ils sont stockés dans la base aérienne, triés et transportés jusqu’à Mayotte. Soit par la mer, il leur faudra dans ce cas entre trois et quatre jours de navigation pour y arriver, selon les conditions météorologiques. Ou alors, les militaires reconditionnent les marchandises pour les acheminer par avion, ce qui les oblige à décharger l’aide des conteneurs, à la réorganiser, à la stocker sur des palettes pour ensuite la charger à bord du Casa, du Dash et surtout de l’A400M, ce qui prendra entre deux à quatre heures pour rejoindre Mayotte.

Pouvons-nous faire plus ?

Face à la situation dramatique qui prévaut à Mayotte, “Je comprends qu’on puisse dire que ça ne va pas assez vite”, reconnaît la lieutenant-colonel Karine Gauthier. Mais elle ajoute : « Pouvons-nous faire plus ? » Et rappelons que la piste d’atterrissage de Mayotte n’a pas la capacité de recevoir un Antonov par exemple. « Il ne suffit pas d’équilibrer le fret, ajoute-t-elle, il faut aussi le réceptionner, le stocker, le transporter et le distribuer correctement aux sinistrés, sans surcharge. » Mais Mayotte est loin de tout et a été en grande partie détruite par le cyclone Chido.

« Nous savons que les victimes vivent dans des conditions terribles. J’ai accueilli ici les premiers évacués dans nos avions. Cela m’a choqué, comme nous tous. Il faut cependant rester professionnel, faire ce que l’on peut et doit faire du mieux possible sur le long terme. »

 
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