François Bayrou entame ce matin sa visite à La Réunion, base arrière des secours prévus à Mayotte en réponse à la crise du Chido. Il rencontrera également des élus locaux soucieux de l’avenir.
Le programme a changé, mais François Bayrou et plusieurs ministres de son tout jeune gouvernement sont attendus ce mardi 31 décembre à La Réunion. But de ce passage, au lendemain d’une visite de terrain à Mayotte en pleine gestion de crise Chido : découvrir le « contexte » des importants efforts de secours entrepris, mais aussi prendre la température des élus locaux.
En première ligne face à la crise de Mayotte, la Réunion s’attend à jouer encore un rôle crucial dans les prochains mois pour Mayotte. Plateforme logistique, tête de pont aérienne et maritime pour l’aide d’urgence, elle est aussi terre d’asile, au moins temporairement, pour de nombreuses familles rapatriées. Et avait été imaginé un temps comme une solution de repli pour les élèves mahorais privés d’école par Chido.
Cela n’a pas été sans susciter quelques inquiétudes auprès de la population et des élus locaux. Ainsi, dans un communiqué diffusé hier, la plateforme réunionnaise d’Ericka Bareigts a annoncé les questions qu’elle souhaitait soumettre au Premier ministre à l’occasion de sa visite dans l’île.
« Comment imaginer pouvoir accueillir dans de bonnes conditions des familles mahoraises, premiers réfugiés climatiques, alors que notre territoire compte 40 000 demandes de logements sociaux en attente ? questionne le mouvement de gauche.
« Comment accueillir des élèves mahorais supplémentaires dans nos écoles, collèges ou lycées alors que certains établissements connaissent déjà d’importantes difficultés dues à des effectifs excédentaires ? demande-t-il encore, même si l’idée avancée par Emmanuel Macron d’envoyer les élèves à la rentrée en janvier «à La Réunion ou ailleurs» semble avoir été abandonné depuis.
Des inquiétudes qui ne manqueront pas d’être soulevées ce matin en préfecture par les élus locaux qui doivent rencontrer le Premier ministre à 9 heures, après une brève polémique sur l’annulation de la participation de tous les maires réunionnais à cette réunion de crise.
Le nouveau chef du gouvernement, qui a présenté hier soir les grandes lignes de son plan pour remettre « Mayotte sur pied », se rendra ensuite à la plateforme régionale d’intervention de la Croix-Rouge puis à la base aérienne de Gillot pour un point sur la logistique. moyeu. En espérant avoir rassuré les élus réunionnais qui, s’ils jouent à fond, pour l’instant, la carte du « solidarité régionale »craignent de devoir subir les effets indirects de la catastrophe qui a frappé Mayotte le 14 décembre.
