Au soir du 31 décembre 2024, la Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie-Maroc-Tunisie ne disposera plus de comité départemental en Indre-et-Loire. Son président historique a fait voter la dissolution par l’assemblée générale de l’association jeudi 26 septembre 2024 à Saint-Martin-le-Beau. Deux mois plus tard, à la veille de l’extinction de la Fnaca, il revient sur cette décision forte. Entretien.
Pouvez-vous rappeler les raisons qui vous ont poussé à dissoudre le comité départemental de la Fnaca ?
Jean-Louis Cerceau: « L’assemblée générale du 26 septembre a fait un constat : avec le vieillissement de nos adhérents, ce n’était pas possible de continuer ainsi, en attendant que le dernier d’entre nous soit enterré. Nous avons collectivement choisi de sortir la tête haute en arrêtant notre activité. Celui-ci a été voté à une très forte majorité (3 voix contre). L’assemblée accepta l’inévitable. Il n’y a plus personne à remplacer nulle part. Je suis parmi les plus jeunes et j’ai presque 85 ans ! Le plus âgé d’entre nous a 96 ans… »
A ce jour, combien de comités locaux et d’adhérents la Fnaca compte-t-elle en Indre-et-Loire ?
« Quand je suis arrivé à la tête de la Fnaca d’Indre-et-Loire en 2013, nous étions près de 2 000 répartis dans une quinzaine de comités locaux dont les principaux étaient Joué-lès-Tours, Saint-Pierre-des-Corps. et Bourgueil. Aujourd’hui, les comptes ne sont pas arrêtés mais nous serons 800 en 2023 pour une dizaine de comités, certains ne comptant que 6 ou 7 membres. »
Que vont-ils devenir ?
« Nous avons laissé le choix aux comités locaux : soit s’affilier directement à la Fédération nationale, soit se transformer localement en association d’anciens combattants, soit prononcer la dissolution pure et simple. C’est l’option choisie par les grands comités du département qui disparaîtront à la même date, le 31 décembre. C’est le cas de Saint-Pierre, Joué, Tours et Bourgueil. »
Comment sera utilisé le reste des liquidités de l’association dissoute ?
« C’est clair, la décision est prise par la commission de dissolution, composée du président, du trésorier et du secrétaire départemental. Les démarches administratives sont terminées : le solde du compte (environ 30 000 €) reviendra aux Bleuets de France. »
FNCA 37 vient de fêter ses 50 ans le 10 décembre, que retenir de ce demi-siècle de l’association ?
« Elle a participé à l’obtention de la carte de combattant pour ceux d’Algérie qui étaient jusqu’alors considérés comme des agents des forces de l’ordre de l’Algérie française. Nous avons fini par être reconnus comme combattants en 1972, dix ans après le cessez-le-feu. Localement, nous sommes l’un des rares départements de France où l’amitié et la confiance règnent entre toutes les associations d’anciens combattants sans exception. Ceci est lié au fait que mon prédécesseur a eu la très bonne idée d’initier la construction d’un mémorial sur les bords de la Loire. C’est un projet fédérateur qui s’est concrétisé en 2014. »
Comment, selon vous, honorer les vétérans de la guerre d’Algérie et des autres conflits d’Afrique du Nord alors qu’ils ont tous disparu ?
« C’est simple, comme pour les vétérans de la Grande Guerre : instaurer une journée unique de commémoration pour ceux d’Algérie. »