l’AP-HP devant le tribunal après le décès d’une jeune femme “en parfaite santé” à l’hôpital Bichat

l’AP-HP devant le tribunal après le décès d’une jeune femme “en parfaite santé” à l’hôpital Bichat
l’AP-HP devant le tribunal après le décès d’une jeune femme “en parfaite santé” à l’hôpital Bichat

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Éditorial Paris

Publié le

29 décembre 2024 à 6h16

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L’AP-HP devant la justice dans un procès comme « tremplin » vers la vérité : après 16 ans de combats, Bernard Elhaik et sa famille ont obtenu un procès contre les Hôpitaux de Paris et un neurologue pour une IRM mal interprétée et des « mensonges » qui, selon eux, ont conduit à la mort de sa fille, Carole Darmon.

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“Tout s’est arrêté”

Ce vendredi 14 mars 2008, ce femme de 36 ans « en parfaite santé », mère d’un quatrième enfant né une semaine plus tôt, se plaint d’une migraine atroce.

A l’hôpital Bichat à Paris, les premiers examens excluent une pathologie grave. Un neurologue, Tirez S.signe sa fiche de sortie samedi après une IRM qu’il juge normale.

Lundi matin, le médecin l’a rappelée pour un examen complémentaire. Carole Darmonest retourné à l’hôpital et a subi un accident vasculaire cérébral « massif » dans l’après-midi. Dans un état végétatif, elle est décédée le 6 novembre 2016.

Dans son appartement parisien, Bernard Elhaïk Carole, une jeune femme, se dit à l’AFP, “extrêmement dynamique” et “très heureuse”. « Bien sûr, concède ce père aux émotions contenues, quand elle est tombée dans le coma, eh bien… Tout s’est arrêté. »

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“Erreur d’interprétation”

Après avoir accepté le caractère inévitable d’une maladie rare, Bernard Elhaik découvre quelques mois plus tard le dossier médical de sa fille et notamment l’IRM sur laquelle figurait, de l’avis des experts, une claire « erreur d’interprétation » : des signes « discrets mais incontestables ». » d’hémorragie dans le cerveau.

L’enquête se concentre sur un désorganisation de Bichat ce qui aurait empêché un radiologue de pouvoir procéder puis analyser l’examen litigieux.

Qui a alors géré l’IRM ? Un technicien radio a dit qu’elle avait réussi ” seul “sur les instructions du neurologue Tarik S. qui l’a ensuite étudié.

Verser Bernard Elhaïkimpossible. Ce chirurgien dentiste lisait un temps des livres sur la neurologie cérébrale et visitait les bibliothèques. Celui qui a multiplié les procédures, en plus de la procédure pénale, et qui est en colère contre les experts qui, selon lui, ont trop facilement innocenté l’hôpital et ses médecins, est convaincu d’avoir identifié un radiologue qui a fait l’IRM mais sans signer le procès-verbal à temps, condamnant ainsi sa fille, selon lui. L’enquête ne l’a pas mise en cause, au grand désarroi de ce père.

Le 29 novembre, un juge d’instruction parisien a ordonné un essai pour l’AP-HP et Tirez S. pour les blessures involontaires avec incapacité totale de travail de plus de trois mois. Deux ans d’emprisonnement sont encourus.

« Démontrer l’absence d’infraction »

Sollicitée par l’AFP, l’AP-HP n’a pas souhaité commenter “une procédure en cours sur le fond”, rappelant que “cette affaire (avait) fait l’objet dans un premier temps d’un non-lieu”, puis, après un appel, de “réquisitions de non-lieu en octobre 2024”.

L’avocat de Tarik S., Me Bernard Grélonse dit « profondément surpris » par ce procès, mais « convaincu de pouvoir démontrer l’absence d’infraction » par le médecin.

Dans son ordonnance dont l’AFP a eu connaissance, la magistrate souligne « la longueur et la complexité de cette procédure judiciaire ». Cela « s’ajoute aux épreuves endurées par cette famille » qui « a besoin qu’un procès ait lieu ».

Sur le fond, le juge identifie deux fautes : d’une part, “sortie le samedi sans lecture de l’examen par un radiologue et sans rédaction de rapport écrit”.

En revanche, « le temps de latence», « plusieurs heures », « pour les soins de Carole Darmon lundi ».

Le magistrat pointe également la possibilité que les médecins n’aient pas n’a pas interrogé le patient sur les médicaments qu’elle prenait, dont un qui pourrait augmenter son risque d’accident vasculaire cérébral.

« Vraiment responsable »

L’avocat de la famille, Mr Romain Bouletparle d’une « procédure ahurissante » dans laquelle il a eu « recours à un détective privé. » « Je n’ai jamais rencontré une telle résistance de la part de l’institution pour faire éclater la vérité. »

Et d’espérer que ce procès permette « de répondre à cette question simple qui hante les enfants de Carole Darmon : Pourquoi maman est-elle morte ? »

Pour Bernard Elhaik, l’audience correctionnelle est déjà une « très grande victoire » : ses petits-enfants « se posent des questions » et, ajoute-t-il, « je ne voudrais pas […] qu’Eden peut se sentir coupable. « Pour eux, il est extrêmement important que ce procès ait lieu et laisse les vérités sortir. »

Mais « ce n’est pas exactement ce à quoi je m’attendais », tempère le septuagénaire. « Ce procès ne fera queun tremplin pour aller au-delàet recherchez les véritables responsables. »

Avec l’AFP

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