Il y a quelques jours, l’Insee dévoilait le dernier bilan démographique de la population française, sur la période 2016-2022. Avec 2 803 977 habitants, la Bourgogne-Franche-Comté perd des habitants tandis que la France métropolitaine en gagne au contraire. Seuls les départements du Doubs et de la Côte-d’Or ont vu leur nombre d’habitants augmenter.
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14 361. C’est le nombre d’habitants perdus par the Burgundy-Franche-Comté region entre 2016 et 2022, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques. Il y a quelques jours, l’Insee formalisait son dernier bilan démographique de la population française.
Et une tendance lourde se dessine : la région BFC, qui comptait 2 803 977 habitants au 1er janvier 2022, perd des habitants. Un chiffre qui tranche avec l’augmentation globale de la population en France, et qui fait de la Bourgogne-Franche-Comté l’une des seules régions du pays à être en déficit démographique.
“Nous avons perdu 0,1% d’habitants chaque année entre 2016 et 2022» nous raconte Bernard Kauffmann, directeur régional de l’Insee BFC. Pourquoi? “Comme depuis plusieurs années, nous avons un déficit d’équilibre naturel» poursuit le scientifique. “La population vieillit et les Français issus de la génération du baby-boom atteignent des âges de mortalité. Le nombre de décès est donc supérieur à celui des naissances« .
Entre 2016 et 2022, 4 300 personnes en moyenne sont décédées chaque année. Et ce constat ne va pas s’améliorer. Rien qu’en 2024, il y aura 9 400 décès.
Bernard Kauffmann,directeur régional de l’INSEE BFC
Il y a un certain espoir : la région voit son solde migratoire, bien que toujours négatif depuis une dizaine d’années, s’améliorer progressivement. “Les jeunes ont encore tendance à quitter notre région pour s’installer à Paris, Lyon ou Clermont.» analyse Bernard Kauffmann. “Mais comme on a moins de jeunes, il y a moins de départs. De plus, notre région attire les quadragénaires et les quinquagénaires. Et à mesure que la population vieillit, ils sont de plus en plus nombreux à arriver« .
Ajoutez à cela un effet « post-confinement » qui se fera sentir en 2022. »On a un vrai « retour au vert » des familles qui ont voulu quitter les grandes villes après le Covid. Certains ont choisi la Bourgogne-Franche-Comté» poursuit le directeur de l’Insee BFC. “En 2022, nous sommes en plein milieu« .
Regardons maintenant chaque département : la majorité d’entre eux perdent des habitants. Les trois zones affichant la plus forte baisse sont en Bourgogne : la Nièvre (-6 862), l’Yonne (-6 648) et la Saône-et-Loire (-5 887). Suivi par le Territoire de Belfort (-4 007), la Haute-Saône (-3 322) et le Jura (-2 112). “La population diminue plus fortement dans le Territoire de Belfort, Saône-et-Loire et Yonne par rapport à la période précédente» analyse l’Insee.
Le Territoire de Belfort est un exemple de cette tendance. “La ville de Belfort a perdu 1,17% d’habitants de 2016 à 2022, soit 3.327 personnes. C’est énorme. C’est la plus forte baisse de toutes les préfectures de la région» explique Bernard Kauffmann. “Ajoutez à cela une détérioration de l’équilibre naturel. À cela s’ajoutent aussi des éléments économiques qui expliquent cela : le secteur automobile n’emploie plus et le Territoire, qui partage une frontière avec la Suisse, est loin des pôles d’emploi suisses.« .
Deux départements s’en sortent bien et sont « champions démographiques » au BFC. La Côte-d’Or (+4 364 habitants) mais surtout le Doubs (+10 113) gagnent en population, aidées par les villes de Dijon (+4 851) et Besançon (+3 591). “Ces deux départements continuent d’attirer les étudiants dans leur préfecture», souligne Bernard Kauffmann.Mais le Doubs est premier car c’est un territoire dans lequel il y a des opportunités d’emploi, quel que soit le niveau de qualification.
Des villes comme Saint-Vit ou Baume-les-Dames sont également en plein essor. Alors qu’il y a certaines parties de la Côte-d’Or, comme le Châtillonais, qui sont un peu moins fréquentées.
Bernard Kauffmann,directeur de l’INSEE BFC
L’augmentation très importante de la population du Doubs peut s’expliquer par une autre raison selon l’Insee : sa proximité avec la Suisse. “Il n’y a pas de photos. Comme depuis plusieurs années, la bande frontalière avec la Suisse est la zone la plus dynamique de la région sur le plan démographique.» assure le directeur de l’Insee BFC.
“C’est elle OMS c’est la région qui accueille le plus d’habitants, même s’il s’agit d’une zone montagneuse. Et cette tendance dure depuis plus de 20 ans» poursuit-il. Résultat, la population du Doubs devrait dépasser celle de la Saône-et-Loire lors des prochains recensements, pour devenir le département le plus peuplé de BFC.
Enfin, Bernard Kauffmann tient à souligner que le «les zones de déclin, c’est-à-dire celles où les équilibres naturels se dégradent, se sont étendues en BFC« . “Mais il existe néanmoins des zones à croissance démographique autres que la frontière suisse, Dijon ou Besançon.» tempère le professionnel.
Ainsi, le nord de l’Yonne et la ville de Sens, «qui peut être classé en 3ème ou 4ème couronne parisienne“continuer à attirer”des travailleurs venus chercher des terrains moins chers non loin de la capitale. On s’est rendu compte que là-bas, beaucoup d’ouvriers travaillaient à Paris“conclut le directeur de l’Insee.”The south of Saône-et-Loire (Bresse, the areas of Chalon-sur-Saône and Macôn), close to Lyon, Villefranche and Ain also remains attractive« .