Dakar, 28 déc (APS) – L’année 2024 a été marquée par une séquence mémorielle forte avec la commémoration du 80ème anniversaire du massacre des tirailleurs perpétré le 1er décembre 1944 au camp militaire de Thiaroye par l’armée coloniale française.
En août, le gouvernement a mis en place un comité de commémoration présidé par l’historien Mamadou Diouf, enseignant-chercheur à l’Université de Colombie (États-Unis).
Le 1er décembre 1944, plusieurs vétérans africains, revenant d’Europe après avoir participé à la Seconde Guerre mondiale, sont massacrés par des soldats français au camp de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar, pour avoir réclamé leurs arriérés de soldes et de primes. démobilisation.
Ils réclamaient leurs arriérés de soldes et leurs primes de démobilisation, après avoir participé à la libération de la France sous occupation nazie.
Communément appelés « tirailleurs sénégalais », ces soldats étaient originaires des colonies françaises d’Afrique, du Sénégal, du Bénin, du Mali, de Côte d’Ivoire, du Tchad, d’Afrique centrale, du Niger, du Gabon et du Togo.
Le Sénégal a rendu hommage à ses combattants le 1est décembre en présence de plusieurs chefs d’État africains, dont Mohamed Ould Ghazouani, actuel président de l’Union africaine (UA) et de la Mauritanie, et de ses homologues de Gambie, Adama Barrow, de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, du Gabon, Brice Oligui Nguéma et Assoumani Azali des Comores.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko et plusieurs membres du gouvernement, des autorités militaires, des élus, des représentants des missions diplomatiques et des institutions internationales accréditées au Sénégal, étaient présents à cette cérémonie.
Des délégations de France, du Cameroun, de Djibouti, du Tchad et du Burkina Faso ont également participé à cette commémoration.
Dans une lettre adressée au président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, Emmanuel Macron affirme que « la France doit reconnaître » qu’il y a eu un « massacre » au camp militaire de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar, le 1er décembre 1944.
Les commémorations des années 80e anniversaire de ce massacre ont été marqués par un dépôt de gerbes au cimetière de Thiaroye, une cérémonie militaire et civile au camp du lieutenant Amadou Lindor Fall à Thiaroye, la représentation de la pièce « Aube africaine » au Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose.
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a annoncé cinq mesures pour « restaurer la mémoire et la dignité » des tirailleurs sénégalais.
« Il faut encourager cette dynamique pour restaurer la mémoire et la dignité des tirailleurs sénégalais. Pour ma part, j’initierai plusieurs mesures pour me réapproprier cette histoire commune avec 16 pays africains frères », a-t-il déclaré dans son discours, à l’occasion de la commémoration du 80e anniversaire du massacre des tirailleurs par l’armée coloniale française, à Thiaroye, le 1erest Décembre 1944.
Le chef de l’Etat sénégalais a notamment indiqué qu’un mémorial en l’honneur des tirailleurs sera érigé à Thiaroye, « pour servir de lieu de contemplation ouvert à toutes les nations dont ils sont issus », ainsi qu’un centre de documentation et de recherche dédié. “pour préserver la mémoire” de ces soldats africains qui ont participé à la libération de la France du joug nazi.
Le Président Faye a également annoncé que les rues et les places publiques porteront le nom de cet événement tragique, de ces soldats pour inscrire leur sacrifice dans notre quotidien.
Il a en outre souligné que « l’histoire de Thiaroye sera enseignée dans les programmes scolaires », précisant que la Journée du Tirailleur sera désormais célébrée le 1er décembre de chaque année.
“Les générations futures grandiront avec une compréhension approfondie de cet épisode de notre passé”, a soutenu le chef de l’Etat.
Le comité de commémoration présidé par l’historien Mamadou Diouf remettra un livre blanc au chef de l’Etat sur le massacre de Thiaroye en avril 2025.
FKS/OID/ASG