Christelle Morançais. Si ce nom ne vous dit rien, il est néanmoins au cœur d’une séquence qui restera dans l’Histoire. Christelle Morançais est la présidente d’Horizons des Pays de la Loire. En quelques semaines, cet élu discret est devenu la cible numéro un de toute la gauche. Libération lui a consacré sa Une, caricaturant la tronçonneuse à la main. Le monde l’a décrit comme « coût-killeuse ». Il y a eu des pétitions, des manifestations, des forums d’indignations. Bref, Christelle Morançais est devenue l’ennemi public des bobos et des subventionnés. Son nouveau surnom ? Là « Javier Milei du Grand Ouest » !
Mais pourquoi toute cette explosion ? Parce qu’elle a osé ce que peu de politiciens ont le courage de faire : réduire les dépenses. Elle a défendu un budget voté massivement par sa majorité, avec un slogan clair : en temps de crise budgétaire, les collectivités doivent participer à l’effort. Mais il touchait surtout à la vache sacrée : les subventions culturelles. Et c’est là que réside le drame. Pour ses détracteurs, c’est un crime contre l’art. Mais pour elle, c’est un choix de responsabilité. Fini de subventionner des projets parfois douteux, et place à une gestion rigoureuse.
Concrètement, sur un budget régional de 1,4 milliard d’euros par an, les Pays de la Loire se sont engagés sur un plan d’économies de 100 millions d’euros de coupes d’ici 2028. Dans plusieurs secteurs mais eux : la culture et le monde associatif. Christelle Morançais savait que cela provoquerait un tollé. Et quelles protestations ! Si l’on écoute les professionnels de l’indignation, leur grande erreur est de refuser de puiser encore et encore dans les poches de la classe moyenne silencieuse – ceux qui travaillent, qui ne manifestent pas, mais qui paient. Cependant, Christelle Morançais a énoncé une vérité qui dérange : l’argent public n’est pas infini. Et la culture ne doit pas devenir un revenu pour ceux qui confondent créativité et assistance.
Supprimer une subvention pose une question fondamentale : votre projet peut-il survivre sans cette subvention ?
Ceci est valable pour tous les secteurs. Supprimer une subvention pose une question fondamentale : votre projet peut-il survivre sans cette subvention ? Si la réponse est non, il faut avoir le courage de se demander si ce projet a vraiment un avenir. Une culture incapable de trouver un autre soutien que l’argent des contribuables n’est pas une culture vivante. C’est une relique, un artefact caché, déconnecté de la réalité. La culture n’est pas un domaine sacré. Et surtout, elle ne fait pas exception à l’effort collectif.
Le volontarisme et la gestion des comptes publics de Christelle Morançais devraient donner des idées à l’État et à l’exécutif. Parce que la France ne peut plus faire l’autruche. Si nous voulons redresser les comptes du pays, nous devons réduire les dépenses publiques. Mais il faudra du courage. Beaucoup de courage. Les pistes sont connues. Faire un grand ménage dans les 1.200 agences de l’Etat, ces structures souvent inutiles qui coûtent 80 milliards d’euros par an. Et pourquoi ne pas enfin s’attaquer à l’absentéisme dans la fonction publique, estimé à 15 milliards d’euros chaque année ?
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Le tabou de la retraite
Et ce n’est pas tout. Il faut une vraie réforme des prestations sociales : 850 milliards d’euros en 2022, soit 32% du PIB. C’est colossal. Avec un sujet tabou : les retraites. Pour quoi ? Car aucun parti n’ose contrarier les retraités, qui pèsent lourd dans les sondages. Mais soyons clairs : ce système n’est pas durable. Aujourd’hui, la France est le seul pays où les retraités ont un niveau de vie supérieur à celui des actifs. Et l’avenir est encore plus inquiétant : il y a 50 ans, il y avait 4 cotisants pour un retraité, 1,7 aujourd’hui et seulement 1,3 attendu en 2070. Cette situation n’est pas tenable.
Alors oui, il faut du courage pour sortir la France de cette addiction à l’argent public. Des élus qui n’ont pas peur de mettre la main à la pâte. Qui ose dire que la solution ne viendra pas d’un chèque magique, mais d’une profonde remise en question de notre modèle. En langage clair ? Moins de dépenses, plus de Christelle Morançais.
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