Le dimanche 22 décembre, vers 17 heures, les gendarmes de Saujon ont été appelés pour intervenir dans un camp de Gens du voyage à Médis, près de Royan. Un homme venait de recevoir deux coups de couteau à l’épaule gauche. Son compagnon a également été blessé à la jambe. Tous deux étaient alcooliques et avaient consommé de la cocaïne. Ils ont été placés en garde à vue. Hospitalisé, l’homme s’est vu prescrire une ITT de dix jours.
Ce vendredi 27 décembre, seule la femme, âgée de 33 ans, originaire du Val-d’Oise, est présente dans la cage des prévenus, au tribunal correctionnel de Saintes. Elle reconnaît avoir porté un coup de couteau mais l’explique comme un geste défensif, en réaction à des violences. “Il m’a dit que c’était moi ou que c’était lui, que ça allait lui prendre quinze ans…”
Cette relation est néfaste. J’aurais dû porter plainte il y a longtemps, je ne serais pas là aujourd’hui
La vie du couple semble être émaillée de crises depuis trois ans, sur fond d’alcool et de drogue. En septembre, c’est le conjoint qui a été condamné par le même tribunal pour violences conjugales. « Cette relation est néfaste. J’aurais dû porter plainte il y a longtemps, je ne serais pas là aujourd’hui», affirme le prévenu.
Variantes
Elle développe une histoire où les faits se déroulent à l’extérieur. Une version différente de sa deuxième audition, elle-même différente de la première. La version du partenaire est corroborée par les constatations des enquêteurs. La trentenaire aurait porté ces coups, puis se serait coupée à la jambe pour infirmer l’accusation.
Elle a été condamnée à sept reprises entre 2012 et 2017, pour des faits liés au vol et à la drogue. Pointant une « relation toxique », le parquet requiert 18 mois de prison, dont la moitié avec sursis. « Elle aurait pu subir des choses assez terribles. Une femme retenue par son bourreau, quand il s’en va, ça peut faire très mal”, estime M.e Gaëtan Boutira. L’avocat de la défense pointe une scène plutôt « confuse ».
Le tribunal prononce une peine de 18 mois, dont 12 mois de probation sur deux ans, et une interdiction de prendre contact. La jeune femme retourne en prison.