Normalement basé à la Réunion, le Champlain court le long des côtes mahoraises depuis le passage du cyclone Chido il y a presque deux semaines. Ce navire militaire est d’une aide cruciale pour l’archipel, qui manque encore de tout : de nombreuses habitations restent à terre, le courant n’a pas été rétabli partout et l’eau ne coule du robinet que quelques heures par jour, et pas dans toutes les communes.
C’est pourquoi l’armée se mobilise. Jeudi 26 décembre, la marine nationale a transporté des stocks d’eau sur des navires militaires vers les zones les plus isolées de Mayotte. Parmi les navires affrétés, le Champlainqui accueille à son bord les équipes chargées de la distribution de l’eau.
Sur le pont, les militaires entasse des dizaines de canettes, sorties d’un conteneur. Au total, 40 tonnes d’eau seront déposées sur le rivage dans la journée, dont cinq tonnes et demie grâce au Champlain. Le capitaine du bateau, Stanislas Barbraud, souligne plusieurs plages vers lesquelles lui et son équipage envoient désormais les canettess. “La préfecture fait correspondre cela avec les besoins en eau et en nourriture des communes que nous sommes en mesure de desservir.», explique le militaire.
Une grue dépose les palettes de canettes sur une barge militaire, qui se dirige vers une dizaine de plages, sur les côtes de villages plus facilement accessibles par mer que par terre. « Nous arrivons actuellement à l’un des dix points de dépose d’eau. On voit que la gendarmerie est présente et aussi la population, qui attend cette distribution d’eau »constate François-Xavier Pilven, le commandant de la base navale de Mayotte, à son arrivée sur les rives de Hanyoundrou.
Sur le rivage, François-Xavier Pilven remarque des jeunes hommes, habitants de la commune venus spontanément aider au déchargement des bidons. « Je suis venu aider parce que la population est en criseassure par exemple Mounir, 17 ans. Je vis ici depuis que je suis petite. » Du haut de la ville, il a vu arriver le bateau, car la végétation et les arbres ont été détruits par le cyclone.
“Je me suis rapproché et je suis venu aider.”
Mounir, habitant de Hanyoundrousur franceinfo
Sur la plage, un groupe de petits garçons observent la distribution. « Il ne faut pas gaspiller l’eau, la boire et la partager avec ceux qui n’ont pas d’eau »laisse entendre l’un d’eux. C’est alors la gendarmerie qui prend le relais pour que la distribution se répartisse sereinement, via la mairie. Les navires militaires partent distribuer les bidons d’eau dans d’autres communes de Mayotte.